Loïc Le Noc, secrétaire national de la branche aide à domicile de la fédération Santé Sociaux CFDT, se réjouit de cet engagement comme ses homologues de la fédération des Services. « Après l’accord valorisant de 15 % les salaires de l’aide à domicile du secteur associatif, c’est une nouvelle importante pour laquelle la CFDT est mobilisée depuis des années. »

350 000 recrutements d’ici 2025

Le défi est immense pour faire face aux pénuries de personnels, actuelles et à venir. Les personnes accompagnées aujourd’hui et demain avec leurs aidants l’attendent.
La CFDT, avec ses syndicats de retraités, ses syndicats de salariés, a de quoi s’investir sur ce dossier. Ses mandatés CFDT au sein des CDCA (conseil départemental de la citoyenneté et de l’autonomie) aussi, pour s’assurer et s’impliquer dans la mise en œuvre des mesures dans les territoires.
20 plateformes territoriales des métiers de l’autonomie vont se mettre en place. Elles visent à :
– sensibiliser les publics et valoriser les métiers du secteur ;
– proposer des parcours d’orientation, de formation pour permettre l’accès à l’emploi ;
– mettre en place des actions favorisant le recrutement ;
– accompagner la montée en compétences des professionnels du secteur.
Les conditions de travail et les moyens sont à améliorer. L’image de ces métiers est à transformer. Pour la CFDT Retraités, les bonnes relations entre les accompagnants professionnels, les proches aidants et les personnes accompagnées sont à faire connaître. On doit aller jusqu’à illustrer ce qu’apporte un salarié, qui plus est jeune, à un ancien, et ce qu’apporte un ancien à un jeune pour modifier la perception du travail à domicile et en établissement.
Jacques Rastoul

Elles aiment leur travail

Déguène, agent à domicile en Essonne depuis 17 ans : « Mon travail me plaît, que ce soit le ménage, la cuisine, la toilette… Ce sont les personnes âgées qui me motivent, elles me parlent d’elles, de leur vie, de leurs enfants et m’apprécient. J’ai choisi ce métier et je ne le regrette pas. »
Marie-Louise, aide à domicile dans le Val-de-Marne auprès des personnes âgées et handicapées : « Dès qu’on arrive chez eux, on se sent utile, même avec des personnes qui ne peuvent pas parler. On m’a proposé ce travail et il me plaît. C’est un métier de relations essentiel. »
Danielle, aidante familiale en Haute-Garonne : « Jacqueline, notre auxiliaire de vie pendant 15 ans, était passionnée par son travail. Elle prenait des initiatives. Ma mère l’aimait bien, moi aussi. Ses liens affectifs étaient tels qu’elle faisait partie de la famille. »
Hina, auxiliaire de vie sociale dans les Yvelines depuis 11 ans : « Les personnes âgées comptent beaucoup sur notre présence, on rompt leur solitude. Elles nous apprennent beaucoup de choses sur leur vie. On s’apporte mutuellement. Ce travail a du sens. Je l’ai choisi, il m’a aidé à trouver ma place en France. »

Salariés de première ligne

Soulignons que 12 000 travailleurs étrangers, dont ceux du domicile, ont obtenu la nationalité française, remerciés pour leur engagement « en première ligne » pendant la crise de la Covid.
Ces professionnelles motivées et formées, souvent issues d’autres pays, sont une richesse appréciée des personnes en perte d’autonomie.