UNION CONFÉDÉRALE CFDT DES RETRAITÉS

Actu revendicative


L’eau : une vitale nécessité


La question de l'eau est essentielle pour l'avenir de l'humanité. Hier, et encore plus aujourd'hui, se posent les problèmes de sa rareté, de sa qualité, de sa gestion. Par ailleurs l'eau est inégalement répartie à travers le monde. La CFDT Retraités inscrit le développement durable dans son action revendicative. Comme il n'y a pas d'action sans information, cet article est le premier d'une série sur l'avenir de notre planète.

Quelques gestes utiles

 Recueillez l’eau de pluie : elle peut servir à arroser vos plantes, laver la voiture…
 Consommez l’eau du robinet : c’est une eau moins génératrice d’effet de serre car elle n’est pas transportée par camions.
 Si l’eau est chlorée, avant de la boire, versez-la dans une carafe : le chlore s’évapore au contact de l’air.
 Pensez, lors de l’achat de lave-vaisselle et lave-linge à privilégier les programmes économiques en eau.
 Utilisez plutôt la douche qu’un bain.
 Ne laissez pas le robinet ouvert en vous lavant les dents.

1. L’eau est rare

Seulement 0,3% de l’eau de la planète est utilisable pour l’homme, le reste est constitué d’eau salée. La calotte glacière fond de plus en plus vite et se répand dans la mer. En 2005 les glaces de mer ont perdu plus d’un million de km², soit l’équivalent de deux fois la surface de la France. Le niveau des mers monte avec le risque d’inondation des côtes…

L’agriculture et l’élevage sont de gros consommateurs d’eau. Il y a lieu de revoir la politique agricole en privilégiant les cultures moins avides d’eau. La captation d’eau dans les rivières pour l’irrigation doit être favorisée.

Chaque foyer consomme en moyenne 200 litres d’eau chaque jour. Des économies sont à réaliser à travers des gestes quotidiens. Une éducation citoyenne doit être relayée par tous les moyens d’information.
En matière de politique de l’habitat, il faudrait obliger le constructeur à prévoir une citerne de récupération d’eau de pluie.

Une solution d’avenir récente : le dessalement. Le coût formé essentiellement de la consommation d’énergie et de moyens de filtration a été considérablement réduit. Il existe en 2006, environ 12 500 unités de dessalement dans 120 pays produisant 25 millions de m3 par jour.

2. La qualité de l’eau laisse à désirer

L’eau sale tue : épidémies, altérations de la santé. La pollution est malheureusement monnaie courante. L’emploi massif des pesticides, les rejets toxiques industriels et les engrais, par exemple, rendent l’eau impropre à la consommation et même à son utilisation agricole. En France, 90% des rivières et 50% des nappes phréatiques sont contaminées.

Le troisième plus grand lac de Chine, le lac Tai Hu, est asphyxié par les rejets industriels sauvages. Toujours en Chine, selon un récent rapport de la Banque Mondiale la pollution causerait 750 000 décès prématurés chaque année.

Un des remèdes consiste à appliquer avec rigueur le précepte : « pollueur-payeur ». Un autre doit apparaître avec des directives contraignantes internationales sur les pesticides, le traitement des rejets industriels, des déchets ménagers. Des crédits conséquents doivent être affectés aux pays en développement pour l’assainissement.

3. L’eau inégalement répartie

Plus d’1,2 milliard de personnes n’ont pas accès à l’eau potable et près de 3 milliards d’humains manquent de services d’installations sanitaires. La rareté de l’eau provoque des famines (Biafra). Le réchauffement climatique provoque, entre autres, l’absence de pluies ou, à l’inverse, des pluies dévastatrices.

La désertification progresse rapidement. Conséquence majeure, l’apparition des réfugiés climatiques. Ils envahissent des lieux déjà mal lotis en approvisionnement d’eau. Des conflits armés apparaissent suite au détournement de fleuve, l’installation de barrages en amont, privant ainsi d’eau les résidants en aval.

La Convention des Nations Unies contre la désertification reste en panne. Aucun accord lors de la Conférence de Madrid de septembre 2007.

Pourtant quelques solutions techniques existent : végétalisation des sols sensibles à l’érosion, stockage des eaux de pluie, utilisation de semences sélectionnées, etc.

Le flux migratoire, qui va s’amplifier, va poser un problème politique majeur très bientôt.

4. La gestion de l’eau opaque

En France la gestion de la distribution de l’eau, souvent en régie, est assez opaque et fait l’objet d’un quasi monopole. Pour beaucoup le prix de l’eau est trop élevé, deux pistes sont proposées : tenir compte des quantités consommées avec des prix différenciés, appliquer deux tarifications tenant compte des revenus.

Depuis 1964 la France s’est dotée d’Agences de l’eau. Elles sont essentiellement chargées de préserver la qualité de l’eau en surface, souterraine et du littoral.

En février-mars 2008 le gouvernement discutera d’une loi-cadre, à partir des 1 500 propositions issues du Grenelle de l’Environnement. Espérons que l’eau n’en sera pas absente.

Pour s’informer
 lire « La guerre de l’eau » par Vandana Shiva (13 €) et « La crise de l’eau », dossier dans l’Ecologiste n°19 ;
 les revues L’écologiste, Développement durable et Environnement, risques et santé ;
 le site www.cieau.com du Centre d’information sur l’eau et dans www.cfdt.fr les dossiers Développement durable et Environnement.