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L’entourage des personnes âgées en établissements : relations familiales et sociales, aides reçues


La Drees a consacré un dossier à la situation spécifique des aidants des personnes âgées vivant en établissement et l'a comparée à celle des aidants de personnes âgées à domicile.

L’étude porte sur les aidants non professionnels qui, pour une grande majorité, ont un lien de parenté avec la personne âgée, les enfants représentant 73 % des aidants déclarés.

Le mythe du déclin des solidarités familiales conduit à une représentation parfois biaisée des relations sociales des personnes âgées vivant en établissement comme n’ayant plus de contacts avec l’extérieur.

L’étude permet de nuancer ce constat en mettant en évidence la résilience des relations sociales des résidents et le rôle des proches aidants.

La population des personnes aidées concerne principalement des femmes âgées (77 % des résidents d’établissement pour personnes âgées sont des femmes de plus de 75 ans) dans la majorité des cas veuves, qui finissent plus souvent leur vie que les hommes en établissement.

Le réseau familial des résidents est plus restreint que celui des personnes âgées du même âge qui vivent à leur domicile, ce qui peut être une des raisons, avec l’aggravation de l’état de santé, de l’entrée en établissement.
L’entrée en établissement ne signifie pas la disparition de l’aide apportée par les proches aidants, mais celle-ci change de nature.

L’aide est plus souvent une affaire de femmes puisqu’elles constituent 60 % des aidants déclarés.

La nature de l’aide diffère de celle apportée par les aidants de personnes âgées résidant à domicile étant donné que l’institution prend en charge une partie de l’aide à la vie quotidienne et les tâches domestiques (préparation des repas, toilette...).

L’aide consiste surtout en un soutien moral, un accompagnement des sorties et une aide aux tâches administratives, ainsi qu’une participation aux décisions médicales. Si la moitié des aidants habitent à moins de 15 km de l’établissement, les enfants-aidants habitent en moyenne à 80 km du lieu de résidence de leur parent. L’aide financière ou matérielle, qui peut comprendre une participation aux frais d’établissement, concerne quant à elle 27 % des aidants et 30 % des aidants-enfants. Peu d’aidants déclarent recevoir une contrepartie financière à l’aide apportée, ce malgré les possibilités offertes par la loi.

L’aide apportée a donc des conséquences sur la vie quotidienne et professionnelle des aidants. L’aide ne doit cependant pas être considérée uniquement comme un « fardeau » ou une « charge » : elle est considérée comme « allant de soi » et valorisante par la majorité des aidants.

Mais plus de la moitié des aidants ressentent une conséquence négative sur leur santé en raison de l’aide apportée.

Plus d’un tiers des aidants est en emploi et 80 % le sont à temps plein.
L’aide apportée, en réduisant le temps disponible, peut également avoir des conséquences négatives sur la vie familiale et les loisirs des proches-aidants.

Source : Les dossiers de la Drees n° 71.

Jean-Pierre Druelle et François Jabœuf