UNION CONFÉDÉRALE CFDT DES RETRAITÉS

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L’indemnité de départ en retraite dans l’enseignement privé sous contrat (suite)


Les enseignants du privé sous contrat, avec la loi Censi, voient leur statut évoluer avec, en particulier, la création de la retraite additionnelle. Cette loi prévoit la suppression de l'indemnité de départ en retraite. Un accord permettant une suppression progressive est annnulé. La CFDT cherche une solution.

L’indemnité de départ en retraite (IDR) résulte du code du travail et concerne les salariés de droit privé - article L 122-14-13 du code du travail. Le montant et les modalités sont différents selon qu’elle intervient dans le cadre d’un départ volontaire ou par mise à la retraite du fait de l’employeur. Elle s’établit en mois de salaire par rapport à l’ancienneté.

Une évolution progressive dans les années 90

A la suite d’actions devant les différentes juridictions (conseils de prud’hommes, cours d’appel, cour de cassation), une jurisprudence sur l’indemnité de départ en retraite des maîtres sous contrat s’est peu à peu construite. D’abord due aux maîtres sous contrat simple, elle est étendue aux maîtres sous contrat d’association au titre que le maître au service d’un établissement privé se trouve placé sous la subordination et l’autorité du chef d’établissement qui le dirige et le contrôle, éléments constitutifs d’un contrat de travail de droit privé. Parallèlement, le principe est énoncé que l’indemnité de départ à la retraite ne fait pas partie des sommes mises à la charge de l’Etat.

Les revendications CFDT

Dans ce même temps, la « fédération CFDT formation et enseignement privé » revendique un statut de droit public et, en matière de retraite l’égalisation des situations des maîtres contractuels avec les fonctionnaires, dans la logique de la loi Guermeur qui stipule que les règles qui déterminent les conditions de service et de cessation d’activité des maîtres titulaires de l’enseignement public sont applicables aux maîtres sous contrat remplissant les mêmes conditions de formation.

La loi Censi et ses conséquences

La loi Censi précise que les maîtres contractuels ne relèvent plus du code du travail, elle crée un régime additionnel de retraite dont le but est d’égaliser progressivement leur pension avec celle de leurs homologues du public. Mais, dans le public, l’IDR n’existe pas. Le comparatif du gain issu du régime additionnel et de l’IDR est nettement favorable au régime additionnel.

La loi prévoit aussi explicitement l’extinction progressive de l’IDR et donc un versement « transitoire » par le biais d’une convention qui serait étendue. Ainsi,
ou bien une convention permet une dégressivité de l’IDR qui continue à être versée pendant un temps ; ou bien, il n’existe aucune convention et il n’y a plus d’IDR, puisqu’il ne peut être question de s’appuyer sur le code du travail dont les maîtres sont exclus.

Une convention concernant l’IDR

En 2005, une négociation entre partenaires de l’enseignement catholique débouche sur un texte transmis au ministère de l’Education nationale en vue de son extension. Le texte prévoit une diminution progressive de l’IDR en 5 ans, dont le calcul ne s’appuie plus exclusivement sur les services dans le dernier établissement mais sur l’ensemble des services d’enseignement.

Toutes les organisations syndicales n’ont pas été invitées à cette négociation, la CFDT a soulevé cette anomalie. En février 2006, la CGT introduit un recours en annulation pour ce motif. La convention est annulée par le juge et nous ne savons pas à l’heure qu’il est s’il sera fait appel contre le jugement, appel suspensif.

L’indemnité de départ en retraite supprimée

L’annulation de cette convention à l’initiative de la CGT ne peut pas ramener à l’application du code du travail puisque la loi l’exclut. La loi Censi prévoit explicitement l’extinction de l’indemnité de départ en retraite, si une convention existe et prévoit une indemnité dégressive, elle durera le temps prévu par cette convention. Si aucune convention n’existe, il n’y a plus d’indemnité.

Le tribunal, dans ses attendus, indique clairement que les maîtres ne peuvent plus bénéficier de l’indemnité de départ en retraite prévue par le code du travail. Le risque est donc aujourd’hui que les maîtres partent sans le bénéfice de cette indemnité, dont le but était de faire transition entre un départ en retraite tel que prévu jusqu’en 2005 et les retraites de demain qui verront passer progressivement le régime additionnel de 5% - déjà 7% depuis le 1er janvier 2006 - à 8% en 2010, jusqu’à 10% ensuite. Pour un maître certifié, il faut moins de 3,5 ans pour compenser l’indemnité. Sachant que l’espérance de vie à 60 ans est en moyenne de 25 ans, le total de la retraite additionnelle perçue représentera plus de 7 fois l’indemnité de départ en retraite.

Cependant, la CFDT Enseignement privé agit pour que ce « raté » soit bientôt réparé et que les maîtres puissent bien recevoir cette IDR dégressive.

Source : remerciements à Solange Petit de la Fédération CFDT de la formation et de l’enseignement privés.

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