UNION CONFÉDÉRALE CFDT DES RETRAITÉS

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L’inégalité entre les femmes et les hommes face à la retraite 8/10


Malgré une participation accrue des femmes au marché du travail et une réduction des écarts de revenu salarial entre les femmes et les hommes, les pensions féminines restent sensiblement inférieures aux pensions masculines dans l’ensemble des pays suivis.

Sommaire du dossier
 Panorama des systèmes de retraite en France et à l’étranger 1/10
 Les typologies des systèmes de retraite 2/10
 Financement en répartition et financement en capitalisation 3/10
 Le financement des retraites en répartition 4/10
 La part des dépenses de retraite dans la richesse nationale 5/10
 Les âges de la retraite 6/10
 Les dispositifs de solidarité 7/10
 L’inégalité entre les femmes et les hommes face à la retraite 8/10
 Les règles d’indexation des droits en cours de carrière et des pensions liquidées 9/10
 La gouvernance et le pilotage des systèmes de retraite 10/10

Les disparités de pension entre hommes et femmes se retrouvent dans des disparités de niveaux de vie, mais de manière atténuée. En effet, lorsque les retraités vivent en couple, la femme et l’homme ont le même niveau de vie et les différences de niveau de vie entre femmes et hommes à la retraite proviennent donc des personnes vivant seules.

De manière générale, l’activité féminine se différencie de l’activité masculine par quatre caractéristiques spécifiques : une moindre participation au marché du travail, un recours plus important au travail à temps partiel, des carrières plus fréquemment interrompues (notamment en lien avec les maternités) et des niveaux de rémunération plus faibles.

Dans tous les pays suivis par le COR, les taux d’emploi féminins sont inférieurs aux taux d’emploi masculins. L’écart entre les hommes et les femmes est le plus faible en Suède (3,4 points) et le plus élevé en Italie (17,9 points) en 2019. La France, avec un écart de taux d’emploi de 6,4 points, se situe parmi les pays où les différences de taux d’emploi entre les femmes et les hommes sont plutôt faibles.

L’emploi féminin souvent à temps partiel

Depuis 1995, la progression de l’emploi féminin s’est effectuée, majoritairement, sur la base d’emplois à temps partiel, sauf en Suède, au Royaume-Uni et en France, où la part du travail à temps partiel parmi les femmes en emploi a baissé depuis 1995. Le travail à temps partiel concerne en 2019 une proportion importante des femmes en emploi : un quart en Espagne ; environ 30 % en France, en Suède et en Italie ; 40 % au Japon, en Belgique et au Royaume-Uni ; près de la moitié en Allemagne ; et enfin près des trois quarts aux Pays-Bas.

Même si les écarts entre le salaire horaire brut moyen des femmes et celui des hommes se réduisent, l’ampleur des écarts demeure significative parmi les pays : de 5 % en Italie, à environ 15 % en France, et jusqu’à 21 % en Allemagne.

En moyenne dans 25 pays de l’OCDE, les femmes perçoivent des pensions inférieures de 24 % à celles des hommes en 2015 (contre 27 % en 2007, selon l’indicateur GGP). L’écart de pension est particulièrement marqué en Allemagne (46 %), alors qu’il est proche de 25 % en Belgique et en Suède, et de 33 % en Espagne, en Italie et en France.

Ces écarts de pension seraient plus importants encore sans les droits familiaux et conjugaux attachés aux systèmes de retraite. Malgré l’existence de ces dispositifs, l’écart relatif de pension entre les femmes et les hommes est positivement corrélé avec le nombre d’enfants des femmes.
Dans la plupart des cas, l’effet est linéaire : plus le nombre d’enfants est élevé, plus les pensions des mères sont faibles par rapport à celles des hommes.

C’est particulièrement vrai en France et en Italie : par rapport à la pension moyenne des hommes (qu’ils aient ou non des enfants), la pension moyenne des femmes en Italie et en France est inférieure de respectivement 17 % et 19 % quand elles n’ont pas d’enfants, mais de respectivement 43 % et 50 % quand elles en ont au moins trois.

En Espagne, en Belgique et en Suède, le nombre d’enfants joue moins fortement sur les pensions des femmes. Aux Pays-Bas et en Belgique, la pension moyenne des femmes sans enfant est proche de celle des hommes, alors que celle des femmes d’au moins un enfant est inférieure (de 31 % aux Pays-Bas et de 21 % en Belgique).

L’écart d’espérance de vie entre les femmes et les hommes

Dans tous les pays, les femmes ont une espérance de vie à 65 ans supérieure à celle des hommes.
L’écart d’espérance de vie entre les femmes et les hommes le plus important est observé au Japon (4,8 ans) et le plus faible au Royaume-Uni (2,2 ans). La France et l’Espagne se caractérisent également par un écart élevé (supérieur à 4 ans).

Les femmes peuvent espérer vivre 25 ans ou plus après leur sortie du marché du travail en France, en Espagne, en Belgique et en Italie, et les hommes plus de 20 ans dans ces mêmes pays. Bien que l’espérance de vie à 65 ans soit la plus élevée au Japon, la durée de retraite espérée y est plus faible que dans les autres pays car l’âge moyen de sortie du marché du travail y est particulièrement élevé.

Dans les pays de l’OCDE, les hommes peuvent s’attendre à vivre en moyenne 4,7 ans de moins que les femmes après leur sortie du marché du travail. L’écart le plus important est observé au Japon (5 ans et demi) et le plus faible en Suède (3,3 ans).