L’interminable débat sur la fin de vie
Avec La dernière leçon, la littérature et le cinéma s’emparent de la délicate question de la fin de vie. Certains militent pour une assistance active à mourir, d’autres sont contre. Les multiples rebondissements du cas de Vincent Lambert en témoignent. La loi Clayes-Leonetti, qui crée de nouveaux droits pour les malades, adoptée par l’Assemblée le 6 octobre, est une avancée, mais permettra-t-elle d’apaiser les esprits ?
La dernière leçon
Un film de Pascale Pouzadoux avec Sandrine Bonnaire et Marthe Villalonga d’après le livre de Noëlle Châtelet.
Le scénario : Madeleine (92 ans), engagée dans un combat moral et citoyen pour le droit à une aide active à mourir, décide de fixer la date et les conditions de sa disparition. En l’annonçant à ses enfants et à ses petits-enfants, elle veut les préparer aussi doucement que possible à sa future absence, mais pour eux, c’est le choc et les conflits s’enflamment. Diane, sa fille, en respectant son choix, partagera dans l’humour et la complicité ces derniers moments. Par ses aspects comiques, cette comédie dramatique a la dimension populaire propice à mettre le débat sur la place publique.
Le livre : La dernière leçon est le témoignage que Noëlle Châtelet a publié en octobre 2005. Elle raconte le suicide de sa mère, Mireille Jospin, militante de l’ADMD (association pour le droit à mourir dans la dignité) qui mit fin à ses jours le 5 décembre 2002. L’ouvrage a eu le prix Renaudot des lycéens en 2004.
La loi Claeys-Leonetti
En deuxième lecture à l’Assemblée le 5 octobre 2015, elle fait toujours débat, voir les 400 amendements qui ont été déposés lors de cette deuxième lecture, entre ceux qui prônent « une assistance active à mourir » et ceux qui considèrent que cette loi est « un premier pas vers l’euthanasie ». La loi votée permet une sédation profonde en fin de vie et elle rend les directives anticipées écrites par le patient contraignantes. Elle prône « le laisser mourir », mais elle ne lève pas l’ambiguïté pour « une aide à mourir à la personne ».
L’affaire Lambert
Après sept ans de coma, des juridictions favorables pour suspendre son alimentation (arrêts du Conseil d’État et de la Cour européenne des droits de l’Homme), Vincent Lambert est toujours maintenu artificiellement en vie. La famille, les parents, les frères, son épouse se disputent la décision. Cela pose la question de savoir qui est responsable de la décision ? Après les jugements, le docteur en charge du patient avait lancé une nouvelle procédure pour l’arrêt des soins. Procédure qu’il a annulée suite aux pressions. Le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne du 9 octobre 2015 vient de décider que c’était au médecin de choisir. La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a déclaré « qu’aucune cour de justice n’impose à un hôpital d’arrêter des traitements, c’est à la structure hospitalière de prendre la décision ». D’autres procès sur des cas de fin de vie se multiplient : procès contre des médecins ou des individus qui ont aidé une personne à mourir.
Danielle Rived
Le don d’organes
Si je refuse tout prélèvement d’organes le jour de mon décès, j’ai la possibilité de m’inscrire sur le registre national des refus auprès de l’agence de la biomédecine. J’aurai, dès lors, l’assurance de ne pas être prélevé. Si au contraire, je suis pour le don d’organes, je dois porter sur moi ma carte de donneur d’organes et le signaler à mes proches pour qu’ils puissent témoigner de ma volonté.