L’optogénétique : un espoir pour les maladies dégénératives
Les chercheurs explorent les capacités de l'optogénétique depuis qu'un biologiste allemand a découvert une petite algue verte « la chlamydomonas », un organisme microscopique capable de bouger sous les effets de la lumière, grâce à une molécule photosensible. Enjeux de l'alliance inattendue entre optique et génétique.
Il y a plus de cinquante ans déjà, des chercheurs avaient implanté des électrodes dans le cerveau d’animaux pour réaliser de l’électrostimulation. Des résultats très intéressants avaient été obtenus : ouvrir ou fermer les yeux d’un singe, lui faire tourner la tête ou tirer la langue…
Aujourd’hui, cette stimulation du cerveau est appliquée sur des humains pour réactiver des neurones déficients dans des cas de forte dépression, d’épilepsie ou même encore pour des maladies de Parkinson. Mais l’absence de précision sur les seuls neurones qu’il faudrait sélectionner provoque des effets secondaires difficiles à éviter : altération de la voix, difficultés respiratoires, comportements impulsifs, etc.
L’optogénétique est un nouveau domaine de recherche et d’application qui associe l’optique à la génétique. Elle permet de rendre des neurones sensibles à la lumière. On peut stimuler spécifiquement une cellule en laissant les cellules voisines intactes.
L’optogénétique présente cet avantage d’être très précise. À la différence des électrodes, le praticien pourrait l’utiliser partout dans le cerveau sans en endommager les tissus du cerveau.
Une algue dans le cerveau
Des chercheurs expliquent. Grâce à un simple flash lumineux, on peut, sur commande, faire détaler une souris, déclencher une danse chez une mouche ou encore l’hilarité chez un singe…
Il est intéressant de savoir que le cerveau d’une souris est en tout point semblable à celui de l’homme, en réduction, et seulement pour son fonctionnement.
L’optogénétique va permettre de mieux comprendre comment fonctionnent les neurones et surtout comment ils s’interconnectent les uns aux autres. Karl Deisseroth, chercheur à la Stanford University, a pour la première fois expérimenté l’optogénétique sur des animaux en tant que thérapie. Il a par exemple, réussi à transformer la marche de rats atteints de tremblements de la maladie de Parkinson.
Selon des médecins-chercheurs, on pourrait bientôt traiter des névroses obsessionnelles, les troubles du sommeil, l’anorexie ou encore l’autisme, toutes maladies liées à des lésions cérébrales. Mais d’autres temporisent en soulignant la question de l’éthique : « Sommes-nous prêts à accepter le transfert d’un gène d’algue dans le cerveau humain ? »
Georges Goubier
Premières victoires attendues en ophtalmologie
Dans le domaine de l’ophtalmologie, les progrès devraient pouvoir être les plus sensibles car l’œil est un organe autonome. Serge Picaud, de l’Institut de la vision à Paris, indique dans un hebdomadaire que d’ici deux ou trois ans, on pourrait restaurer la vue chez des patients atteints de cécité notamment la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA).