Aujourd’hui, la CFDT Retraités nous fait part d’un débat au cours duquel les adhérents se sont interrogés sur l’intérêt que rencontrent nombre d’entre eux à s’engager dans une association… quitte à délaisser le syndicat.

Des adhérents CFDT Retraités actifs au sein d’une association

À l’occasion de l’assemblée générale de mi-mandat le 7 décembre 2021, la CFDT Retraités du Rhône a organisé un débat sur le thème « Engagement associatif / engagement syndical ».

L’occasion pour les militants des différentes Unions locales de retraités d’exprimer le désir d’être plus visibles, d’être plus dans l’action. L’ensommeillement induit par la situation sanitaire a exacerbé ce besoin de débats, d’échanges, d’actions, mais aussi de réponses.

À partir des témoignages de sept adhérents, militants ou non, mais très actifs dans une association, nous avons essayé de comprendre leur motivation, leur intérêt à s’engager dans une association, le rapport entre l’investissement et la satisfaction retirée. Nous leur avons aussi demandé, à partir de leur expérience associative, de questionner leur pratique syndicale et leurs attentes envers la CFDT Retraités du Rhône, l’Union confédérale des retraités, voire la CFDT.

François Boursier, historien, spécialiste de la protection de l’enfance et du monde associatif, animait la table ronde. Les associations dont sont membres les intervenants sont plus ou moins connues, d’envergure locale, nationale ou internationale : CCFD-Terre solidaire, l’Office villeurbannais des personnes âgées et des retraités, Épi’Autre - épicerie sociale de Tarare, les Restos du cœur, Courant d’art (animation culturelle dans le Beaujolais vert), l’Atelier soudé (réparation d’appareils électroménagers, à Lyon), ATD Quart-Monde.

Difficile de faire une synthèse complète de ce débat riche, animé. Quelques mots-clés peuvent néanmoins définir le choix d’un engagement associatif : de l’action concrète (être petite main aux Restos du cœur ou dans une épicerie alternative), le sentiment d’être utile (aider, former, informer, organiser, réparer et transmettre), être solidaire (lutter contre la faim, l’illettrisme, l’isolement), le travail en équipe, la participation à la vie locale.

Quid de l’engagement syndical ?

Que ce soit de la part des participants ou des adhérents dans la salle, en réaction à la table ronde, les manques exprimés étaient à rebours des aspects positifs liés à l’engagement associatif. Pas assez de concret, pas assez d’action, un manque de reconnaissance, de visibilité. Mais aussi un manque de résultat pour les actions conduites, trop de verticalité dans l’appareil syndical et lourdeur du fonctionnement. Enfin, pas assez de travail commun avec les syndicats, les salariés et un manque d’écoute de leur part.

Mais François Boursier a rappelé que la CFDT est justement un lieu de débat, un moyen de prendre de la hauteur, « de ne pas avoir toujours la tête dans le guidon ». Du côté de l’action, faut-il toujours descendre dans la rue ? Si oui, comment faire en sorte d’y être plus visibles ?

Toutes ces pistes de débats sur notre fonctionnement seront reprises dans nos structures pour améliorer notre pratique.

Mais n’y a-t-il pas un terrain de convergence entre action associative et action syndicale sur des projets communs, très concrets ? Si on allait voir du côté du Pacte du pouvoir de vivre ?

Annie Eyfant