La CFDT Retraités désapprouve les franchises médicales
L'assurance maladie voit son déficit supérieur à celui prévu. Le gouvernement décide début août que les malades sont moins remboursés. Là-dessus, M. Sarkozy annonce une nouvelle baisse de remboursements en relevant les franchises médicales. Mais pas pour réduire le déficit, mais pour un plan cancer et un plan Alzheimer ! La CFDT Retraités s'oppose à tous ces plans.
Encore un plan de redressement des comptes de l’assurance maladie ! Certes il faut faire quelque chose face aux dérapages des dépenses enregistrées depuis le début de l’année 2007. A nouveau, un déficit annuel estimé à 6,4 milliards pour la seule assurance maladie ! L’officiel Comité d’alerte a d’ailleurs tiré la sonnette d’alarme.
Pour la CFDT, l’organisation du système de soins est à revoir. Les médecins ne respectent pas leurs engagements. Le gouvernement privilégie l’augmentation des rémunérations des médecins alors que la contrepartie relève des bonnes intentions de ces mêmes médecins en matière de régulation des dépenses.
Face à cette situation, les solutions déjà utilisées sont proposées : tiers payant pharmaceutique réservé à l’acceptation de la délivrance de médicaments génériques, baisse des remboursements des consultations hors parcours de soins, baisse des prix de certains médicaments, projet de diminution des tarifs de certains actes de biologie et d’imagerie médicale, lutte contre les fraudes, développement de la chirurgie ambulatoire... Revient aussi le projet de développer les franchises de remboursement. Au total, un quart des économies sera ainsi directement pris en charge par les malades.
La CFDT s’oppose nettement à ce plan de redressement. Il ne s’attaque pas aux causes du dérapage des dépenses : aucune proposition pour modifier le système de soins, pénalisation des malades, difficulté accrue d’accès aux soins pour les plus démunis... A ces considérations s’ajoute le fait que de nombreux économistes affirment que ces franchises sont inefficaces pour limiter la consommation médicale.
Non aux nouvelles franchises médicales
L’imbroglio s’accroît lorsque le chef de l’Etat propose fin juillet de mettre en place de nouvelles franchises. L’idée est d’appliquer une franchise de 50 centimes par boîte de médicaments, de 2 euros sur les transports sanitaires, de 50 centimes par acte paramédical. Ces franchises ne seraient plus destinées à limiter la consommation médicale mais serviraient à financer les plans de lutte contre le cancer et contre la maladie d’Alzheimer !
S’il est indiscutable que ces causes ont une importance capitale, la CFDT affirme que leur financement (recherche, soins, accueil) relève d’un effort national. Ce n’est pas aux malades de financer ces plans cancer et Alzheimer. Les franchises les pénalisent déjà, surtout ceux qui ont les ressources les plus faibles. La CFDT souhaite aussi que ces plans conduisent à des actions réelles et ne soient pas seulement des effets d’annonce.
Ce nouveau plan Alzheimer serait le troisième en 6 ans après le plan Kouchner en 2001 et le plan Douste-Blazy en 2004. Un nouveau plan est-il vraiment nécessaire ? Ne faudrait-il pas concrétiser les plans précédents ?
De plus les franchises changeraient radicalement de nature. Finie la lutte contre le déficit de l’assurance maladie puisque, plus la consommation médicale augmentera, mieux seront financés ces plans ! Quel paradoxe !
Les malades ne sont pas responsables
La CFDT exige que l’on arrête de culpabiliser et de pénaliser les malades. Elle demande que l’on revoie les fondements de notre système de soins et de son financement. Elle veut que l’Etat assume toutes ses responsabilités : compensation des exonérations de cotisations sociales, financement des grandes causes nationales.