UNION CONFÉDÉRALE CFDT DES RETRAITÉS

Notre activité


La Cimade : quand l’humanité passe par l’autre


Après avoir laissé passer quelques années sans engagement particulier au moment de sa retraite, Guy Vignal en a pris un à la Cimade, association bien connue de tous, qui avait l’avantage… d’être proche de son domicile.

Je suis arrivé à la Cimade il y a maintenant près de 7 ans. J’ai commencé par une permanence dans le XIIIe arrondissement de Paris. Permanence où les demandeurs d’asile pouvaient obtenir une adresse indispensable pour commencer leurs démarches, une information sur la procédure et leurs droits sociaux (sécurité sociale, accès à un compte bancaire, etc.).

Très vite, j’ai découvert comment la préfecture de Paris appliquait parfois la loi, à l’aune de ses propres règles. Aussi avons-nous été amenés à conduire une action collective en demandant aux demandeurs d’asile s’ils accepteraient de faire un recours devant le tribunal administratif. L’action concernait le renouvellement des récépissés. Action gagnée.
Mais à la sécurité sociale aussi, il n’était pas toujours facile, non plus, de faire appliquer les textes.

Lors d’accompagnement de demandeurs d’asile pour leurs démarches (préfecture, SS, Poste), j’ai vécu « l’attente » – une journée parfois à la préfecture –, la déception, le refus dans beaucoup de cas et le « Revenez avec le bon document », ou encore le « Vous défendez ces gens-là, mais vous ne pouvez pas me renseigner ! »

En 7 ans, le panorama a bien évolué. Les temps de traitement des dossiers à l’Ofpra (Office français pour les réfugiés et les apatrides) puis de recours à la CNDA (Cour nationale du droit d’asile) s’étant allongés, nous avons été amenés à domicilier des demandeurs d’asile au-delà de nos capacités d’accueil, puis à refuser de domicilier – un comble ! De plus, depuis environ 3 ans, la préfecture de Paris n’accepte plus notre adresse pour les primo-arrivants. L’accompagnement des demandeurs d’asile n’est pas un chemin pavé de résultats positifs !

Raccourcir les délais ?

J’ai aussi découvert la richesse de la Cimade, sa créativité, sa diversité, ses échanges complexes, quelquefois à l’emporte-pièce (presque comme à la CFDT !). Et je suis loin de tout connaître et comprendre. En effet, la Cimade est connue pour sa présence dans les centres de rétention et le mauvais procès qui lui a été fait à l’occasion du renouvellement de la convention.

Cette bataille avec le gouvernement Sarkozy, mais qui continue actuellement, a beaucoup secoué l’association. Fallait-il postuler à un marché public qui mettait en concurrence des associations ? Fallait-il accepter un contrat réduisant les conditions antérieures (impact pour les salariés (PSE) et les finances de l’association) ?

La Cimade, c’est aussi une aide apportée aux femmes étrangères, et quelques hommes aussi, victimes de violence (difficultés pour faire reconnaître ces violences, perte de leurs droits…). La Cimade s’est jointe à l’action pour les sans-papiers.
Et comment ne pas mentionner la nouvelle loi sur l’asile en cours de préparation visant à raccourcir les délais d’examen des demandes, à modifier le fonctionnement de l’Ofpra pour qu’il soit plus accessible aux demandeurs ? Oui, mais comment va être assurée l’aide juridique et sociale ? L‘attribution d’un logement pour tout demandeur d’asile est-il réalisable compte tenu de la pénurie existante ?

Il me semble que les rencontres Cimade-CFDT se situent essentiellement au niveau national, mais, fait réjouissant, à plusieurs réunions régionales de la Cimade, j’ai retrouvé des camarades, retraités, de la CFDT !

Guy Vignal

Guy Vignal : Depuis 3 ans, la Préfecture de Paris n’accepte plus l’adresse de la Cimade pour la domiciliation des primo arrivants !

Migrant’scène : le festival de la Cimade

Outre ses prises de position, ses réactions lors d’événements concernant les migrants, la Cimade propose également chaque automne un festival sur deux semaines. Temps d’échanges lors de spectacles (film, théâtre, concert pour l’essentiel) sur toute la France. Différents thèmes servent de fil conducteur : les migrations au féminin (50 % des migrants sont des femmes), la mer et ses drames. Cette année, le thème sera l’Europe.
http://www.lacimade.org/