Cette somme, écrite par un historien anglais, spécialiste de l’histoire de la France du XXe siècle, ne nous épargne rien sur la grande méfiance de De Gaulle vis-à-vis des Anglo-Saxons.
La vie du général n’a pas été un long fleuve tranquille. Suite à l’appel du 18 juin 1940, il est condamné à mort par le gouvernement Pétain. Lors de la guerre d’Algérie, il échappe à plusieurs attentats. Militaire dans l’âme, il fut aussi un homme politique retors. S’appuyant sur les résistants lors de la Seconde Guerre mondiale, mais les tenant à distance à la Libération. Ambigu lors de la guerre d’Algérie et des « événements de 68 », il s’enfuit, le 29 mai 1968, à Baden-Baden, et inspire, le 30, une manifestation de soutien sur les Champs-Élysées. L’auteur met aussi l’accent sur le caractère impossible du général passant d’un état d’esprit mélancolique à l’exaltation et la colère.
Si l’opposition de De Gaulle au régime de Vichy et à l’Allemagne nazie n’est plus discutée, son héritage institutionnel, ayant abouti à une excessive centralisation du pouvoir, est plus critiquable.
Jean-Pierre Moussy
De Gaulle, une certaine idée de la France , Julian Jackson, traduit de l’anglais par Marie-Anne de Béru, éditions du Seuil, 2019, 984 pages, 27,90 euros.