La conférence sociale : un programme concret pour le dialogue social
Avec la conférence sociale qui a réuni tous les acteurs sociaux les 9 et 10 juillet 2012, on peut penser que le dialogue social est reparti sur de bonnes bases. 2012 sera-t-elle l'année de son renouveau ? Réponse en 2013.
La CFDT s’est félicitée avant l’été de la volonté affichée par président de la République de laisser une large place à la concertation et à la négociation sur les questions sociales. Dans la situation difficile que connaît notre pays, seul le dialogue permet de construire les bonnes réponses pour l’emploi, pour la compétitivité, contre la précarité et l’exclusion.
La conférence sociale était d’abord une conférence de méthode. Elle a permis au gouvernement, aux organisations syndicales et patronales et à quelques autres acteurs, comme les régions, de faire un diagnostic partagé sur l’emploi, la formation, l’égalité homme/femme ou encore la protection sociale. Elle a permis ensuite de dégager des priorités et de décider de ce qui relevait essentiellement de la décision publique et de ce qui devait être renvoyé à des négociations entre les partenaires sociaux.
Plan de lutte
La feuille de route issue de la conférence sociale reprend un grand nombre des préoccupations de la CFDT dans une démarche globale pour des réformes structurelles. Dans le cadre de la concertation, nous travaillons sur la réforme du financement de la protection sociale et l’ouverture du chantier sur une réforme systémique des retraites. Dans le cadre de la négociation, nous ouvrons les chantiers de la sécurisation de l’emploi et du contrat de générations, parce que l’emploi des jeunes doit être une priorité absolue.
La conférence sociale a été suivie, dans le même esprit, par une conférence environnementale en septembre. La CFDT y a défendu l’idée que la transition écologique et énergétique ne devait pas être retardée par la crise mais, au contraire, participer à la sortie de crise par la création de nouvelles activités et de nouveaux emplois. Elle a aussi insisté sur la nécessité d’accompagner les salariés dans les transitions professionnelles inévitables dans de nombreux secteurs.
Une conférence sur la lutte contre la pauvreté aura également lieu en décembre. Elle doit déboucher sur un plan de lutte contre les exclusions avec trois ambitions : prévenir le basculement dans la pauvreté, améliorer la vie des personnes touchées, faciliter la sortie de la pauvreté.
Solidarité intergénérationnelle
La démarche mise en œuvre par le gouvernement n’aura de sens que si elle s’inscrit dans la durée. Mais elle n’aura d’efficacité que si les acteurs concernés prennent leurs responsabilités. Et on pense d’abord aux organisations syndicales et patronales.
De ce point de vue, le juge de paix sera la négociation ouverte sur la sécurisation de l’emploi. Moins de travail précaire, une aide à l’évolution professionnelle, une anticipation des risques, des garanties en cas de licenciements…
Dans un contexte social et économique très difficile, la CFDT veut faire de cette négociation une source de nouvelles protections pour les salariés tout en permettant l’adaptation des entreprises aux mutations économiques. Les partenaires sociaux devront faire la preuve qu’ils sont capables de trouver eux-mêmes des solutions à des problèmes qui les concernent au premier chef : l’emploi, les parcours professionnels, et plus généralement la vie des entreprises.
La négociation sur le contrat de générations s’annonce moins délicate. Le document d’orientation du gouvernement fixe déjà un cadre très précis pour ce dispositif qui a le mérite de mettre l’accent sur la solidarité intergénérationnelle.