La forêt française permettra-t-elle de limiter le réchauffement climatique ?
La forêt permet un stockage du dioxyde de carbone (CO2) contribuant à atténuer les effets du changement climatique. Si les arbres remplissent le rôle d’absorption du carbone, le stockage s’opère également dans tous les produits issus du bois, jusqu’au papier.
La forêt française, une richesse à revivifier et à organiser
La forêt occupe 31 % du territoire, soit près de 17 millions d’hectares. Quatrième surface forestière en Europe, elle est une réserve de biodiversité (filtre pour l’eau, rempart contre les risques naturels, source de matériaux renouvelables) et une ressource économique.
Concernant ses essences, elle est composée à un tiers de résineux et aux deux tiers de feuillus. Depuis quelques années, sous l’effet du réchauffement climatique, la forêt fait face à des risques naturels sévères (sécheresse, inondations) et des risques sanitaires (scolytes, chenilles processionnaires, etc.) engendrant le dépérissement des hêtres, chênes, frênes, épicéas.
La forêt appartient pour un quart au domaine public (État et communes), les trois quarts restants relèvent de quelque trois millions et demi de propriétaires privés. Son exploitation est défaillante en raison de la pénurie de main-d’œuvre et de l’inadaptation de l’industrie du bois.
Le Plan de relance
Aussi faut-il adapter la gestion des forêts aux évolutions du climat. Le volet forêt-bois du Plan de relance, lancé en décembre 2020, est doté de 200 millions d’euros. Il ambitionne de régénérer, d’ici deux ans, 45 000 hectares de forêts pour capter 150 000 tonnes de CO2 supplémentaires chaque année.
Les forêts domaniales font l’objet d’un cadre conventionnel spécifique entre l’État propriétaire et son gestionnaire l’Office national des forêts (ONF) qui permettra de reconstituer les forêts domaniales dépérissantes.
Le renouvellement de la forêt française est un chantier de longue durée qui doit prendre en compte le choix des essences, la disponibilité des graines et la pénurie de main-d’œuvre qualifiée.
Nicole Chauveau