UNION CONFÉDÉRALE CFDT DES RETRAITÉS

Action internationale


La gouvernance mondiale de plus en plus complexe


Le monde a changé. La gouvernance mondiale s'avère de plus en plus complexe car notre période est marquée par la fin d'un monde « bipolaire », fondé sur la guerre froide. Un monde « multipolaire » émerge, instable, difficile à identifier dans ses configurations.

La période actuelle se caractérise par l’accroissement de la population mondiale, passée de 2,5 milliards en 1950 à 6,8 milliards en 2010, et par la multiplication des États. Le nombre d’États reconnus à l’ONU est de son côté passé de 60 (en 1950) à 192 (depuis 2006).
Autre phénomène « l’émergence des émergents ». La Chine et l’Inde représentent près de la moitié de la population mondiale et leur taux de croissance se situe respectivement à plus de 9 et 7% (en 2009). La société internationale est-elle pour autant en « miettes » ?

Relever quatre défis

La période actuelle est néanmoins marquée par quatre défis :
 le système des changes : actuellement tout se passe comme s’il existait un « G2 » informel (Chine / USA) : l’excédent d’épargne de la Chine venant, en quelque sorte, compenser l’endettement américain ;
 la réforme des institutions internationales : il s’agit notamment de rééquilibrer les représentations au sein du Conseil d’administration du FMI ;
 l’harmonisation des règles : les institutions internationales devraient être le cadre de cette harmonisation. Cela s’avère toutefois difficile compte tenu des différences d’approche et d’intérêts comme des systèmes politiques et juridiques notamment entre les USA et l’UE ;
 les systèmes de régulation privée informels : cet aspect se réfère à deux questions : les agences de notation et les normes comptables. Il est grand temps que sur ces deux sujets l’UE soit à l’initiative et retrouve pleinement ses prérogatives.

Étalage d’égo des dirigeants ?

L’aspiration à une meilleure gouvernance mondiale poursuit l’objectif de trouver des réponses communes à des problèmes communs. Le G20 mis en place en 2008 constitue en ce sens une avancée avec l’intégration des pays émergents. Mais cette nouvelle « structure informelle » qui représente 85% du PIB mondial ne représente toutefois que 10% des pays du monde.
A l’issue du sommet de Séoul, la France prend le 12 novembre la présidence du G20, pour un an, et la présidence du G8 le 1er janvier prochain. Le président de la République, lors de la conférence des ambassadeurs, le 25 août 2010 dernier, a identifié les chantiers qu’il souhaite faire avancer : la réforme du système monétaire international, le problème de la volatilité des prix des matières premières et la gouvernance mondiale avec la création d’un secrétariat du G20.
Cela fait beaucoup de sujets. Il y a là un risque évident de dispersion. Espérons cependant que les dirigeants ainsi réunis une nouvelle fois sauront nous offrir autre chose que l’étalage de leurs divergences et de leur ego respectif.

Jean-Pierre Moussy

Quels sont les organes de régulation ?

La crise en cours a montré les insuffisances de la régulation économique et financière, qu’il s’agisse des acteurs, des produits, des zones de non-droit ou encore de normes inadaptées. Pourtant existent déjà des organes de régulation avec le FMI (Fonds monétaire international, 186 États membres), la Banque Mondiale (186 États membres) créés en 1944. Ils veillent à la stabilité du système monétaire et financier international pour le premier, à l’aide au développement pour le second.
La BRI (55 banques centrales actionnaires) est chargée de proposer des normes prudentielles pour les banques. Le Conseil de stabilité financière regroupe les pays du G20. Il a en charge la surveillance des institutions financières tandis que l’OMC (Organisation mondiale du commerce, 153 États membres) est chargée de la libéralisation et des négociations commerciales.