La part de l’espérance de vie passée en tant que bénéficiaire de l’APA diminue depuis 2010
Le recours à l’allocation personnalisée d’autonomie (APA), destinée aux personnes d’au moins 60 ans qui ont besoin d’une aide pour les actes essentiels de la vie courante diminue. Quels enseignements peut-on en tirer sur l'état de la population âgée ?
L’allocation personnalisée d’autonomie (APA) est destinée aux personnes d’au moins 60 ans qui ont besoin d’une aide pour l’accomplissement des actes essentiels de la vie courante en raison de leur état physique et/ou psychique (état de dépendance classé en GIR 1 à 4). Son montant est fonction du degré de dépendance et varie selon les ressources que les personnes vivent à domicile ou en établissement (voir 12 Connaître l’allocation personnalisée d’autonomie (APA)).
Fin 2019, 1,33 million de personnes bénéficiaient de l’APA en augmentation de 13,4 % depuis 2010. « Pour autant, cette hausse ne traduit pas forcément une augmentation des besoins d’aide à l’autonomie » précise l’enquête de la direction des statistiques (Drees) du ministère de la Santé. En effet, cela résulte de l’allongement de la vie durant cette période et de l’arrivée progressive à ces âges des baby-boomeurs.
Bien que l’espérance de vie totale à 60 ans augmente, l’espérance de vie dans l’APA diminue régulièrement depuis 2010 (- 2,7 %), traduisant un recours à cette prestation en baisse à un âge donné. La part de la durée de vie après 60 ans passée en tant que bénéficiaire de l’APA varie ainsi de 10,1 % fin 2010 à 9,5 % fin 2019. La baisse est plus marquée en GIR 1 et 2 (- 5 %) et à domicile (- 4,5 %). Seule l’espérance de vie en GIR 3 et 4 en établissement augmente, au même rythme que l’espérance de vie totale.
Une personne de 60 ans a une espérance de vie de 25,6 années parmi lesquelles, en moyenne, 2,4 années sont passées en tant que bénéficiaire de l’APA. L’espérance de vie passée dans l’APA est plus longue dans un état de dépendance modérée (1,5 année en GIR 3 ou 4) que sévère (0,9 année en GIR 1 ou 2). Elle est aussi plus élevée en tant que bénéficiaire de l’APA à domicile (1,4 année contre 1 année en établissement).
Si cette tendance se poursuivait, conséquence notamment d’une amélioration progressive de l’état de santé de la population âgée, la hausse du nombre de personnes âgées dépendantes pourrait être moins marquée à l’avenir que celle qui est actuellement retenue dans les scénarios de projection.
Source : Études et résultats n° 1212, Drees.
Jean-Pierre Druelle et François Jabœuf