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La presse quotidienne nationale se porte mieux 2/5


La presse quotidienne nationale se porte mieux. Le nombre de visites sur les sites et applications de la Presse régionale quotidienne (PQR) a progressé de 3 % sur un an. Toutefois, la concentration des groupes de médias crée des inquiétudes quant à la pluralité des opinions et à la liberté de la presse.

Sommaire du dossier
  1. La presse, un pilier de la démocratie 1/5
  2. La presse quotidienne nationale se porte mieux 2/5
  3. La Presse de la CFDT 3/5
  4. Communiquer, oui mais comment ? 4/5
  5. Médias : le CESE tire la sonnette d’alarme 5/5

En 2023, les Français ont acheté 700 000 journaux et magazines de moins qu’en 2022 selon l’organisme certificateur du marché, l’Alliance (ACPM). « Dépenser près de 500 euros par an pour l’abonnement à mon journal, c’est trop cher », explique Marthe, 79 ans. Le prix de l’abonnement de son quotidien a augmenté de 100 euros entre 2020 et 2024 ! Fidèle lectrice, retraitée, sa seule pension ne permet plus une telle dépense.

Le coût des journaux, l’engouement pour le numérique, la hausse des prix du papier, l’augmentation considérable des coûts de l’énergie, la réduction des effectifs sont autant d’éléments qui expliquent la hausse du prix du journal et la désaffection de nombreux lecteurs.

Face aux empires médiatiques

Marthe a connu le temps où, après la Seconde Guerre mondiale, la PQR (la presse quotidienne régionale) comptait 150 titres. Il en reste une cinquantaine. Cette concentration des groupes de médias n’est pas étrangère à la baisse de la diffusion de la presse. Elle crée des inquiétudes quant à la pluralité des opinions et à la liberté de la presse.

Fin 2023, le Groupe Bolloré détenait 29,9 % du capital de Vivendi, un leader mondial des médias et de la communication comprenant Prisma Media (Télé-Loisirs, Geo, Gala, Voici, Femme actuelle, Capital, Paris Match et Le Journal du dimanche).

Groupe Canal+ (C8, Canal+, CNews, CStar), l’éditeur Editis, les radios Europe 1 et RFM, ou encore TF1, LCI TMC sont la propriété du groupe Bouygues. Le groupe M6 qui comprend les chaînes M6, W9, 6ter, Gulli, Paris Première, a lui pour actionnaire majoritaire RTL Group, dont la maison mère est le géant allemand Bertelsmann, contrôlé par la famille Mohn. Ces concentrations ont dégradé la confiance vis-à-vis de la presse et des journalistes qui revendiquent d’urgence une éducation aux médias.

La presse papier est irremplaçable

Parmi les atouts des journaux de la presse quotidienne régionale et départementale : les livraisons à domicile et par portage. Ces quotidiens connaissent des situations diverses. Les uns, moins pressés d’investir le terrain numérique, enregistraient un repli de 2,3 % de leurs diffusions (6,6 millions de numéros au total par parution). D’autres ont sans tarder investi dans le digital, Internet, les réseaux sociaux. Ils résistent à la crise.

Cette presse quotidienne a connu une augmentation de 11 % de ses abonnements numériques. La population s’est équipée d’au moins un ordinateur personnel ou professionnel, plus d’une personne sur deux dispose aujourd’hui de la fibre ou du câble et six personnes sur dix ont une tablette. Les Français plébiscitent le support digital pour suivre un événement en direct mais seuls 11 % sont prêts à payer pour une information numérique.

Un intérêt pour les versions numériques

Des groupes de presse se sont lancés dans des chantiers de refonte de leur application web pour, entre autres, faciliter l’accès à l’information. Le nombre de visites sur les sites et applications de la PQR a progressé de 3 % sur un an (24 millions par jour). La diffusion payée en France en 2023, 1,1 milliard d’exemplaires dont 2La presse quotidienne nationale se porte mieux20 millions versions numériques.

En 2021, l’Alliance (ACMP) notait que le journal Ouest-France (plus de 629 000 exemplaires vendus dont 97 000 pour le web) était un des rares titres régionaux à enregistrer une progression (+ ?0,5 ?%) en 2021. Ce n’était plus le cas en 2023. Le titre perdait près de 27 000 exemplaires (- 2,56 %).

D’ailleurs, les baisses de lecteurs concernent aussi d’autres titres en 2023 : Sud-Ouest - 6,64 %, Le Télégramme - 3,56 %, La Voix du Nord - 8,15 %, Le Dauphiné Libéré - 6,19 %, La Dépêche - 3,03 %, Le Progrès - 6,78 %, La Nouvelle République - 3,92 %, La Montagne - 4,99 %, L’Est Républicain - 3,78 %, Dernières Nouvelles d’Alsace - 4,25 %.

La presse quotidienne nationale se porte mieux

La diffusion de la presse quotidienne nationale a progressé de 1,6 % sur 1 an et enregistre 20 millions de visites/jour sur Internet (Sites web et applis). En avril 2024, selon l’Alliance, la diffusion moyenne payée par parution est de 1,5 million dont 1 million en versions numériques. Le journal Le Monde avec 501 884 progresse de 3,96 %, Libération de 3,68% (102 435), Le Figaro de 0,71 % (356 698), Le Parisien + Aujourd’hui en France de 0,99 % (258 833), La Croix de 1,43 % (81 998). L’Humanité perd 0,55 % de lecteurs.

Des « Nouvelles » de la radio et de la TV

«  Pour la politique, je me fais mon idée sur ce qui se passe avec ce que j’entends à la radio, à la TV et avec ce qui se dit autour de moi », confie Marthe. Pour la radio en France, l’offre est très diverse. La FM est un espace de radios privées et publiques qui propose une variété de programmes. Près de 4 700 fréquences sont utilisables. La bande FM s’étend de 87,5 MHz à 108 MHz. Plus de 1 000 opérateurs privés et publics émettent dans l’Hexagone et l’outre-mer, dont plus de 20 % sont issus d’associations.

Près de 36 millions écoutent France Inter, première radio de France. Près de 26 millions sélectionnent RMC, 19,5 millions France Info, 16 millions RTL. France Bleu progresse sur un an pour la première fois depuis 6 ans. Les 44 stations de proximité comptent près de 2,6 millions d’auditeurs quotidiens, soit une hausse de 87 000 auditeurs en un an. En 2025, ces stations France Bleu changeront de nom et s’appelleront ICI.

Les médias audiovisuels

Depuis 1995, le nombre de chaînes captées par une antenne « râteau » disposée sur le toit a diminué d’une part suite à la progression des chaînes du câble et du satellite de 1995 à 2004, puis à la croissance des nouvelles chaînes de la Télévision Numérique Terrestre (TNT) gratuite (hors chaînes locales) lancées en 2005 et en 2012.

Les Français se disent souvent confrontés à des fausses nouvelles ou à des informations qui déforment la réalité. Selon le baromètre La Croix-Kantar Public, 6 Français sur 10 « se méfient de ce que disent les médias sur les grands sujets d’actualité », 59 % des personnes sondées considèrent que les journalistes ne sont pas indépendants « aux pressions des partis politiques et du pouvoir » et 56 % pensent qu’ils ne résistent pas « aux pressions de l’argent ». La plateforme Statista note que « la télévision fait partie du segment média d’un marché français de l’électronique grand public valant plus de 5 milliards de dollars en 2023 ».