UNION CONFÉDÉRALE CFDT DES RETRAITÉS

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La redistribution diminue d’un tiers le nombre de pauvres


Selon une étude de la Drees, le nombre de bénéficiaires des minima sociaux a augmenté en 2022 et 2023 atteignait 4,36 millions de personnes fin 2023 en ajoutant les conjoints et les enfants, soit 6,9 millions de personnes couvertes par des minima sociaux, 10 % de la population française.

L’étude annuelle, publiée en octobre 2024 par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), observe une augmentation successive en 2022 (+ 0,4 %) et 2023 (+ 0,5 %) du nombre des allocataires des minima sociaux (revenu de solidarité active [RSA], allocations aux adultes handicapés [AAH], allocations logement et prime d’activité). Ce sont 4,36 millions de personnes qui touchaient ces minima sociaux fin 2023. En incluant les conjoints et les enfants, 6,9 millions de personnes étaient couvertes par au moins un minima social, soit 10 % de la population française.

Si les bénéficiaires du RSA sont un peu moins nombreux (1,23 million, soit - 2% en 2023), en revanche, le nombre de personnes touchant l’AAH a fortement augmenté. Sur douze ans, la hausse est de 4,5 %. L’ouverture, en octobre 2023, de cette prestation aux personnes vivant en couple a fait entrer 22 300 personnes supplémentaires dans le dispositif.

Le coût des minima sociaux s’est élevé à 30,6 milliards d’euros en 2022, soit 1,2 % du PIB national. Ce budget était en hausse par rapport à 2021, mais en réalité en baisse si on tient compte de l’inflation. Ce coût pour la société a une traduction immédiate pour les pauvres : « Les prestations sociales non contributives représentent 38 % du revenu disponibles des ménages pauvres (14 % de minima sociaux, 11 % d’aides au logement, 10 % de prestations familiales et 3 % de prime d’activité) », affirme l’étude de la Drees, qui poursuit : « Elles augmentent en moyenne le niveau de vie des personnes pauvres de 347 euros par mois, sans toutefois leur permettre de franchir le seuil de pauvreté. »

Les bienfaits de la redistribution

La redistribution des richesses (impôts directs et prestations sociales, etc.) a diminué le taux de pauvreté de 6,9 points en 2021. Les minima sociaux permettent de passer le taux de pauvreté de 21,4 %, soit 13,5 millions de personnes, à 14,5 %, soit 9,1 millions de personnes considérées comme pauvres* dans notre pays. Concrètement, ce taux de pauvreté baisse d’abord dans les familles monoparentales (au moins deux enfants) avec - 20,2 points, puis les familles nombreuses (au moins trois enfants) avec - 12,1 points, les moins de 20 ans avec - 11,6 points et les personnes handicapées avec - 9,8 points. Une démonstration qui apporte un démenti à tous ceux qui plaident pour une baisse des cotisations sociales et des impôts.

[Didier Blain

* Sont considérées comme pauvres les personnes dont le niveau de vie est inférieur à 60 % du niveau de vie médian soit 1 158 euros par mois.

« Le pouvoir d’achat des allocataires du minimum vieillesse baisse »

« Je retiens de cette enquête de la Drees qu’elle montre la nécessité et l’efficacité de la redistribution des revenus à un moment où certains partis la critiquent, voire la remettent en cause », commence Marinette Soler, secrétaire générale adjointe de l’Union confédérale des retraités CFDT.

« Nous sommes aussi très attentifs à l’expérimentation intitulée “Solidarité à la source” en place dans cinq caisses d’allocations familiales. Elle devrait permettre de limiter le non-recours au RSA et à la prime d’activité par une attribution automatique de ces allocations », poursuit la syndicaliste. Enfin, Marinette Soler signale une autre enquête de la Drees sur les retraites : « Elle constate que le pouvoir d’achat des allocataires du minimum vieillesse a baissé deux années consécutives de 0,7 % entre 2021 et 2022, et de 2,8 % l’année suivante », regrette-t-elle.