Les soins dentaires sont devenus inabordables. En 1986, les tarifs des prothèses ont été libérés. Les bases de remboursement des prothèses par la Sécurité sociale ne représentent même pas le plus souvent le prix de revient.

À l’inverse, la liberté tarifaire fait qu’un professionnel peut demander un prix qui n’a rien à voir avec le prix de revient. Tout le monde s’accorde à reconnaître que les tarifs payés par la Sécurité sociale aux dentistes sont éloignés des coûts réels. Ceux-ci compensent avec les dépassements.

Des cabinets de soins dentaires sous l’appellation Dentexia se multiplient dans la région lyonnaise. Objectif fixé : mettre la santé bucco-dentaire à la portée de tous. Les prix pratiqués sont entre 20% et 40% moins chers que ceux du marché. Les implants y sont proposés aux alentours de 970 euros, au lieu des 2 000 euros habituellement pratiqués par de nombreux chirurgiens-dentistes et stomatologues.

Comment est-il possible de proposer des prix aussi attractifs ? Dentexia est un organisme de type associatif. Ses cabinets ont un statut de centre de santé. Une rationalisation des moyens vise à faire baisser les coûts généraux pour parvenir à des prix défiant toute concurrence.

L’association aménage les locaux, salarie les dentistes, recrute des assistantes, mutualise les commandes, prend en charge la gestion administrative. Ces tâches libèrent le dentiste qui pratique plus d’actes.

Selon le directeur de la société, « notre façon d’aborder les actes est totalement rationnalisée. Nos dentistes traitent plusieurs dents ou réalisent plusieurs étapes de la pose d’une prothèse dans une même séance, au lieu de multiplier les rendez-vous avec un patient ».

Préserver la qualité

Des négociations conventionnelles entre chirurgiens-dentistes, assurance maladie et complémentaire santé ont commencé le 9 mars. Sans surprise, les dentistes libéraux émettent des réserves. Ils soulèvent notamment la question de la qualité des produits utilisés. Mais un coût élevé est-il systématiquement en corrélation avec un produit de qualité ? Quel est le bon prix pour une couronne, un implant ?

La responsabilité de la puissance publique est de maintenir ou de créer une réglementation garantissant la qualité des soins. Il s’agit d’exiger des intervenants privés le respect de normes de qualité, tant pour les produits que pour la façon dont ils sont délivrés. Et de se donner les moyens de vérifier leur conformité aux normes établies. En effet, aucune paire de lunette ou aucun médicament n’est bon ou mauvais en soi. Ce qui compte, c’est qu’il soit adapté au patient…

La loi du 21 juillet 2009 portant réforme de l’hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires (HPST) prévoit expressément la mise en œuvre de dispositifs de coopération entre professionnels publics et privés de la santé. La réussite de telles initiatives dépendra de la capacité des différents acteurs publics et privés responsables à coopérer dans le but de préserver la qualité des soins délivrés tout en maîtrisant les coûts.

Marie-Solange Petit

Prothèses dentaires ? Les quatre solutions

Vous avez besoin d’une prothèse dentaire ? Quatre hypothèses se présentent à vous pour faire face aux soins. Soit y renoncer. Selon un sondage effectué pour Santé Magazine, c’est le cas de 42% des Français en 2011. Soit prendre directement à votre charge, si vous en avez les moyens, le coût élevé de la prothèse, soit directement soit en souscrivant à une assurance complémentaire. Restent deux alternatives : opter pour des soins à l’étranger, en Roumanie, au Maroc, en Tunisie... ou aller dans les écoles dentaires ou aux urgences.