UNION CONFÉDÉRALE CFDT DES RETRAITÉS

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La situation des retraites se dégrade en 2020 mais se stabilise ensuite


Le COR, Conseil d’orientation des retraites, a publié son rapport annuel 2020. Il trace les évolutions et les perspectives des retraites en France en intégrant les conséquences de la crise sanitaire de la première vague.

Le COR a effectué des projections, à législation inchangée, jusqu’à l’horizon 2070, déclinés selon quatre scénarios de gains de productivité du travail à long terme (scénarios 1 %, 1,3 %, 1,5 % et 1,8 %) associés à un taux de chômage à terme de 7 %. Se basant sur les éléments connus à sa date d’élaboration, ce rapport ne tient pas compte du deuxième confinement de l’automne 2020,

La crise a dégradé sensiblement les perspectives financières à court et moyen termes qui étaient présentées dans les derniers rapports du COR (juin et novembre 2019). Le solde du système de retraite se creuserait très massivement et atteindrait 23,5 milliards d’euros en 2020, soit 1,1 % du PIB. La part des dépenses de retraite dans le PIB, de 13,6 % en 2019, augmente fortement en 2020 (15,2 %), se stabilise ensuite autour de 14 % pendant les années 2020 (en raison d’un rebond qui devrait être significatif en 2021), et diminue à l’horizon 2070 dans tous les scénarios : elle varierait ainsi de 11,6 % à 13,4 % à l’horizon de la projection.

En 2020, les dépenses du système de retraite sont très peu affectées par la crise sanitaire. D’une part, le nombre de retraités n’est que faiblement impacté par la surmortalité des personnes âgées due à la Covid (une diminution d’un peu plus de 0,1 % au terme de la première vague épidémique). D’autre part, les pensions moyennes sont indépendantes du contexte économique, puisqu’elles sont indexées sur les prix et non sur les salaires, et qu’elles sont le reflet des carrières passées. Entre 2020 et 2024, les dépenses en réel progresseraient au rythme de 1,3 % en moyenne par an. À partir de 2030 et jusqu’au début des années 2060, la part des dépenses de retraite dans le PIB baisserait dans tous les scénarios mais avec une amplitude variable entre eux. À l’horizon 2070, la part des dépenses brutes de retraite serait inférieure à celle constatée en 2019 dans tous les scénarios.

Les pensions augmenteraient moins vite que les autres revenus

La part des dépenses de retraite baisserait à long terme car l’impact du vieillissement démographique sur le système de retraite serait freiné par l’augmentation de l’âge de départ à la retraite qui passerait de 62,2 ans en 2019 à un peu moins de 64 ans vers 2040 (à législation inchangée), sous l’effet des réformes passées et du recul de l’âge d’entrée dans la vie active. Par ailleurs, du fait de la baisse de la pension moyenne rapportée aux revenus d’activité, la pension continuerait de croître en euros constants, mais moins vite que les revenus. Ainsi, la pension brute relative au revenu brut varierait entre 32,2 % et 36,9 % en 2070, contre 50,8 % actuellement. La baisse de ce ratio serait d’autant plus élevée que la croissance serait forte.

En 2018, le niveau de vie moyen des retraités est légèrement supérieur à celui de l’ensemble de la population, relativement stable depuis 1996. Selon les scénarios du COR, le niveau de vie moyen relatif des retraités devrait diminuer à long terme pour s’établir entre 88 % et 92 % en 2040 et entre 75 % et 83 % en 2070. Il reviendrait ainsi progressivement à son niveau des années 1980.

Source : Rapport annuel du COR, novembre 2020.

Jean-Pierre Druelle et François Jabœuf