Le GIEC lance une nouvelle alerte climat
Alors que des crises majeures s’accumulent – pandémie, invasion de l’Ukraine par la Russie –, le GIEC a lancé une nouvelle alerte sur la dégradation climatique avec la publication de son sixième rapport : « Changement climatique : une menace pour le bien-être de l’humanité et la santé de la planète ».
Qu’est-ce que le GIEC ?
Le GIEC, Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat, est composé de 195 États membres. Il s’agit d’un organe international chargé d’analyser scientifiquement les changements climatiques. Il a été établi en 1988 par l’Organisation météorologique mondiale (OMM) et le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) en vue de fournir aux responsables politiques des évaluations scientifiques périodiques concernant les changements climatiques, leurs incidences et les risques futurs.
Les rapports du GIEC sont rédigés et examinés en plusieurs étapes afin d’en garantir objectivité et transparence. Le rapport de février émane du Groupe de travail II (« chargé de l’étude des impacts, de l’adaptation et de la vulnérabilité ») qui s’appuie sur les recherches scientifiques de 270 experts émanant de 67 pays.
Février 2022, alerte rouge !
Ce rapport examine les impacts du changement climatique sur la nature et l’humanité partout dans le monde. Il lance un avertissement sérieux sur « les conséquences de l’inaction ». Le président du GIEC, Hoesung Lee, précise : « Le changement climatique fait peser une menace grave et grandissante sur notre bien-être et la santé de la planète. »
Le document propose une approche transversale portant, par régions du globe, sur les conséquences relatives à la pénurie d’eau et la production alimentaire ; la santé et le bien-être ; les infrastructures et les impacts sur les zones d’habitation. Le GIEC identifie également des seuils de réchauffement provoquant des impacts irréversibles sur la perte de la biodiversité.
Que faire ?
L’action des pouvoirs publics est indispensable, elle consiste en des mesures appropriées à protéger la population des risques encourus. Le gouvernement actuel s’y est employé avec la loi Climat et Résilience d’août 2021 et la loi Anti-gaspillage pour une économie circulaire en février 2020.
Cependant, le style vertical trop souvent pratiqué par le gouvernement a laissé des traces d’insatisfaction, qu’il s’agisse des avis du Haut Conseil pour le climat ou de la reprise partielle des propositions de la Convention citoyenne pour le climat (octobre 2019-juin 2020).
La situation est si préoccupante que la référence à prendre en compte ne peut se résumer au seul travail parlementaire : la société civile, les collectivités territoriales, les entreprises, les syndicats et associations doivent également se mobiliser sur le sujet. C’est tout le sens du Pacte du pouvoir de vivre qui rassemble 64 organisations, dont la CFDT. Ses 90 propositions s’inscrivent toutes dans la construction d’un « nouveau modèle de société inclusive et solidaire ».
Jean-Pierre Moussy
Chiffres clés sur les vulnérabilités
3,3 à 3,6 milliards de personnes sont déjà très vulnérables aux impacts du changement climatique.
127 risques majeurs sont identifiés dans les régions et secteurs : agriculture, biodiversité, santé, pauvreté (personnes déplacées).
53,2 milliards par an serait le coût lié aux inondations sans adaptation.
Source : Fondation pour la Nature et l’Homme