Le confinement a d’abord dégradé la situation financière des plus modestes
Parmi les ménages les plus modestes qui ont vu leur situation financière se dégrader, ce sont les jeunes âgés de 15 à 24 ans qui ont été le plus exposés.
En mai 2020, un quart des personnes déclarent que leur situation financière s’est dégradée. Cette proportion est d’autant plus élevée que le niveau de vie du ménage était initialement bas. Parmi les 10 % de ménages les plus pauvres, 35 % perçoivent une dégradation. Cette proportion est deux fois plus faible pour les 10 % de ménages les plus aisés. Cette situation s’explique essentiellement par la chute de l’activité économique. Ainsi, les retraités paraissent préservés de cette situation, tandis qu’un tiers des actifs déclarent une perte de revenu.
Les ménages avec enfants sont aussi plus touchés que les ménages sans enfant. Les dispositifs de maintien d’activité ont amorti les effets de la chute de l’activité économique sur les ménages de manière inégale selon leur profil. La moitié des ouvriers, et un quart des cadres, déclarent être passés, au moins en partie, par le chômage technique ou partiel entre le début du confinement et le mois de mai.
Les jeunes âgés de 15 à 24 ans ont été bien plus exposés aux conséquences de la chute de l’activité économique : 9 % d’entre eux en emploi avant le confinement ont perdu leur emploi contre moins de 2 % des actifs de 40 ans à 65 ans. Face à la baisse de l’activité et à l’incertitude sur leurs débouchés, les entreprises ont pu préférer ne pas pérenniser leur main d’œuvre temporaire (CDD ou intérim) ou réduire leurs embauches.
Source : Enquête Épidémiologie et conditions de vie (EpiCov) par la Drees, l’Inserm, Santé Publique France et l’Insee.
Jean-Pierre Druelle et François Jaboeuf