Le musée des Beaux-Arts de Dijon
Après un chantier qui a occupé une décennie au cours de laquelle la muséographie a été repensée, des surfaces d’exposition accrues et de nombreuses œuvres restaurées et mises en valeur, le musée des Beaux-Arts de Dijon a été inauguré le 17 mai 2019.
Le projet architectural
Installé au sein du palais des ducs et des États de Bourgogne, le musée des Beaux-Arts ouvre au public en 1799. Au début du XXIe siècle, une rénovation s’impose afin de mieux présenter les collections, d’offrir au public des conditions d’accueil conviviales.
Le principe clé du projet de rénovation, confié aux architectes Yves Lion et Éric Pallot, est de dédier l’ensemble du site à la présentation des collections permanentes. Il faut déménager la trésorerie municipale et transférer, dans un bâtiment proche, les bureaux, les ateliers pédagogiques, la bibliothèque, la documentation et les réserves. Le palais qui abrite le musée s’est constitué entre 1370 et la fin du XIXe siècle par l’accumulation de constructions d’époques et de styles différents. L’idée est de les moderniser, les remettre aux normes, restaurer les parties anciennes et proposer une adéquation des collections exposées avec l’époque de construction des bâtiments. Le chantier a également permis aux archéologues d’étudier les vestiges de la période médiévale du palais.
Les collections au cœur du projet
Le projet a débuté par un diagnostic des conditions de conservation des collections sous la forme d’un projet muséologique détaillé. Cela a nécessité de construire de nouvelles réserves externalisées, permettant d’accueillir la quasi-totalité des collections mais aussi de mettre en place un chantier des collections. Récolement, études, qui ont permis de déterminer quelles œuvres nécessitaient d’être restaurées. Près de 1 000 œuvres ont bénéficié d’une restauration, totale ou partielle.
Le parcours muséographique
Chronologique et thématique, il mélange les techniques et les disciplines artistiques de façon à faire dialoguer peintures, sculptures, objets d’art, mobilier et vestiges archéologiques. Le musée propose un cheminement sur l’histoire du palais par des stations qui mettent en évidence telle salle, boiserie ou architecture remarquables.
Huit séquences permettent de mettre en valeur les grandes périodes historiques : Antiquité, Moyen-Âge en Europe, Moyen-Âge en Bourgogne avec les incroyables tombeaux polychromes des ducs Philippe le Hardi et Jean sans Peur et ses pleurants, ou les fameux retables de la chartreuse de Champmol. Renaissance avec La Dame à sa toilette par l’École de Fontainebleau. XVIIe siècle avec plusieurs tableaux caravesques ou de Sébastien Bourdon. XVIIIe siècle avec les commandes royales de Louis XIV ou les artistes bourguignons accueillis par l’École de dessin de Dijon créée en 1767. XIXe siècle avec une attention particulière portée aux deux artistes bourguignons que sont Sophie et François Rude, ou les peintres de paysages locaux inspirés par l’École de Barbizon. XXe siècle, séquence largement composée d’œuvres de la donation Granville dont le musée souhaite respecter l’esprit et rendre hommage au collectionneur. L’ouverture sur le XXIe siècle permet d’inclure les productions d’artistes contemporains attachés à la ville, tels que Yan Pei Ming à qui a été consacrée la première exposition temporaire du musée rénové.
Au sein de ces huit séquences, les œuvres sont réparties dans cinquante salles. Plus de 1 500 œuvres, tous domaines confondus, sont donc présentées dans les nouvelles salles du musée.
Annie Kuhnmunch
Pour en savoir plus :
Le site des musées de Dijon