Le non-recours aux aides sociales plus important que la fraude
Onze chercheurs du CNRS publient un ouvrage dont le titre dit l'essentiel : L'envers de la « fraude sociale » : le scandale du non-recours aux droits sociaux.
Pendant tout le quinquennat précédent, la lutte contre la « fraude sociale », pas celle des cotisations mais celle des aides, véhicule l’idée que tous les aidés sont des assistés profitant de notre protection sociale.
Mais la lutte contre la fraude doit « éviter l’amalgame et la division ». Elle doit lutter aussi pour l’accès aux droits sociaux.
La fraude aux prestations sociales serait estimée à 4 milliards d’euros par an. Mais son envers, à savoir le « non-recours » à ces aides de la part des très nombreuses personnes qui y ont droit, est bien supérieur.
Ainsi, « chaque année, 5,7 milliards d’euros de revenu de solidarité active, 700 millions d’euros de couverture maladie universelle complémentaire, 378 millions d’euros d’aide à l’acquisition d’une complémentaire santé, etc., ne sont pas versés à leurs destinataires ».
L’ouvrage ne publie pas d’étude sur le non-recours à l’Aspa des personnes âgées, qu’il faut donc ajouter.
En savoir plus :
L’envers de la « fraude sociale », éditions de la Découverte, 15 €.