Le service civique seniors pour le bien-être de nos aînés
L’intergénérationnel est essentiel, tant pour le grand âge, les jeunes, les professionnels et les proches aidants. Au-delà de l’implication connue des jeunes de l’école maternelle et primaire par leurs visites et leurs activités surtout en Ehpad, le Service civique solidarité seniors (SC2S) prend une nouvelle dimension dans les établissements et les services à domicile (publics et privés non lucratifs).
Depuis sa naissance en 2021, plus de 10 000 jeunes volontaires ont accompagné près de 240 000 personnes âgées. L’association nationale compte atteindre 10 000 jeunes par an.
Des jeunes de 16 à 25 ans, jusqu’à 30 ans, pour ceux en situation de handicap, s’engagent volontairement auprès des grands seniors pendant 6 à 12 mois, pour une durée entre 24 et 35 heures par semaine, selon la mission. Le tutorat est exercé par des professionnels formés par l’association. Les jeunes ne sont ni stagiaires ni bénévoles et ne substituent pas aux salariés. Ils perçoivent une indemnité mensuelle de 619,83 euros net.
Lutter contre l’isolement, prévenir la perte d’autonomie et redonner de l’attractivité aux métiers du grand âge
Tels sont les objectifs de l’association. Les jeunes sont en majorité non qualifiés, ils découvrent ainsi la relation aux anciens et la diversité des métiers du médico-social. Leurs missions en binôme reposent sur le lien social, le lien avec les familles, la prévention. Ils viennent aussi en appui à l’animation, la stimulation, le maintien à l’activité physique.
70 % des seniors accompagnés disent se sentir utiles au contact des jeunes et, de leur côté, 44 % des jeunes disent avoir changé leur regard sur les personnes âgées. « À l’issue de leur service, nous leur assurons un accompagnement pour leur projet d’avenir », indique Olivier Rit, responsable national du développement de l’association.
Un impact réel pour les personnes âgées et les jeunes
Marylis, 20 ans, déclare : « On crée des liens et des discussions totalement imprévus, les seniors ne se rendent pas compte des choses qu’ils nous apportent. »
– 79 % des jeunes estiment avoir développé des compétences, notamment pour gérer des situations difficiles et des imprévus ;
– 76 % des seniors partagent avoir une vision plus positive de la jeunesse ;
– 88 % des jeunes se sont sentis utiles ;
– 93 % des seniors souhaitent réitérer l’expérience d’être accompagnés par des jeunes ;
– 40 % des jeunes souhaitent continuer à s’engager dans ce secteur.
La présence continue et l’accompagnement intergénérationnel a vraiment des effets vertueux par ses relations réciproques, l’acquisition de compétences des jeunes. L’établissement ou le service qui ouvre ses portes à ce projet en sort grandi, le personnel aussi.
Jacques Rastoul
Un financement et un soutien partenarial
80 % de l’indemnisation des jeunes sont assurés par l’État, 20 % par l’organisme d’accueil.
1 500 structures sont engagées (70 % d’établissements, 30 à 35 % de résidences autonomie et de services à domicile).La gestion de la structure de ce nouveau dispositif de service civique est soutenue par l’Agirc-Arrco, Malakoff Humanis et par plusieurs partenaires fondateurs dont Unis-Cité, Mobilisation nationale contre l’isolement des âgés (Monalisa), la Croix-Rouge, les Petits frères des pauvres, Familles Rurales, le Groupe SOS, le réseau Aide à domicile en milieu rural (ADMR), Siel Bleu, l’Unicef.