Le sport, une passion sociale
Didier, adhérent CFDT de 63 ans, ancien cadre EDF à la centrale thermique de Vitry-sur-Seine, président de l’entente sportive du tennis de table depuis vingt-cinq ans, nous fait découvrir les effets positifs de l’engagement dans le sport.
Rugbyman dans sa jeunesse, issu d’une famille investie dans la vie locale, l’esprit d’équipe, que ce soit au travail ou dans sa vie personnelle, ne l’a jamais quitté. L’éducation de ses enfants lui a fourni un prolongement naturel. Avec l’un de ses fils – qui découvre la pratique collective du tennis de table –, Didier Leclercq s’engage dans le club. Il devient rapidement accompagnateur, puis entraîneur et enfin président.
« J’ai toujours été attiré par les engagements concrets faits de relations humaines », souligne Didier. L’Entente Sportive de Vitry, forte de 180 licenciés en tennis de table, dont 60 % de jeunes garçons et filles, va répondre à ses attentes. « En étant accompagnateur de sport, on devient vite un référent, une personne de confiance pour les jeunes, encore plus dans les quartiers populaires. » Cette confiance va bien au-delà de la technique du sport, « d’accompagnateur sportif, je suis devenu accompagnateur social ».
Cela l’a conduit, avec plusieurs autres adultes bénévoles, à conseiller des jeunes pour leur insertion dans la vie, que ce soit pour leur orientation scolaire ou professionnelle, l’obtention d’un Bafa, la recherche d’un stage. Cette empathie va jusqu’à conseiller des parents en difficulté. « On croise de la détresse humaine dans les familles, des violences. Notre rôle est de les entendre et de les renvoyer vers l’association ou le service approprié. »
Écoute, respect, convivialité
« Ce qui me plaît, c’est de parvenir avec certains jeunes déstructurés à les rendre davantage responsables de leur vie. C’est aussi en impliquer d’autres pour qu’ils accompagnent des plus jeunes en valorisant leurs compétences. » La communication avec les jeunes se passe au club chaque soir de la semaine, mais aussi par téléphone.
L’écoute revêt plusieurs formes : « Ils me tiennent au courant, j’ai été obligé de me mettre aux textos. » Autre dimension structurante des liens sociaux, « dans notre pratique sportive, la discrimination est bannie, quelle que soit son origine, quel que soit son sexe, quel que soit son âge, on développe le respect mutuel, le fair-play et la convivialité ».
Didier, hier salarié, aujourd’hui retraité, est investi quotidiennement : « À la retraite, je ne me voyais pas arrêter cet engagement qui m’apporte un sentiment d’utilité. J’ai du mal à dire non et j’ai du plaisir à débrouiller les jeunes, à faire de la médiation. » Pour son équilibre, il garde ses week-ends et les vacances scolaires pour lui, sa famille et ses petits-enfants.
Didier, avec les 15 à 20 bénévoles qu’il encadre, s’inscrit bien dans la philosophie de son club : « S’efforcer d’associer, de responsabiliser, de former, en imaginant des formes nouvelles de participation avec des solutions adaptées… » Ce militant du sport et du social a encore plein de projets. Celui par exemple d’ouvrir le tennis de table aux personnes en situation de handicap, ou encore de développer le « sport santé ».
Didier est heureux de voir que son fils prend à son tour un chemin proche du sien et que son épouse, avec d’autres bénévoles, s’implique dans la gestion de l’association sportive… Le dynamisme de l’action collective et l’émancipation de l’individu guident sa passion. Des valeurs que l’on retrouve à la CFDT.
Jacques Rastoul