UNION CONFÉDÉRALE CFDT DES RETRAITÉS

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Le temps se couvre pour les complémentaires santé


Toutes ne sont pas logées à la même enseigne. Selon la population couverte, les résultats peuvent être très différents. Les évolutions sociétales ont cassé pour l’essentiel le mutualisme qui consistait en des regroupements intergénérationnels solidaires permettant de répartir les risques au sein d’une population comprenant tous les âges.

Aujourd’hui l’offre est segmentée. Pour les retraités, la plupart des contrats évoluent avec l’âge de l’assuré. Pas à MGEN Solutions où il existe une cotisation unique, quel que soit l’âge du retraité CFDT.

La mutuelle de la CFDT Retraités connaît une hausse des dépenses dues au contrat lui-même, à laquelle s’ajoutent la taxe Covid, que l’État fait payer aux complémentaires, et les évolutions générales des dépenses de santé.

En prenant en compte tous ces paramètres, les complémentaires santé s’attendent à une dérive des dépenses supérieures à 10 % dans la période qui arrive. Au moment de la parution de Fil Bleu, les résultats de la négociation entre la direction de MGEN Solutions et l’Union confédérale des retraités CFDT ne sont pas officiellement connus mais se termineront malheureusement par une augmentation des cotisations.

Des hausses de dépenses santé à prévoir en 2022

Au-delà du 100 % Santé, les acteurs mettent en avant un rattrapage des soins post-Covid, ainsi que – cause plus inédite – « un recours accru aux soins ostéo et kiné ». Tous ces facteurs vont augmenter les besoins de financement des dépenses de santé.

Pour l’année 2021, il est encore trop tôt pour que les complémentaires santé distinguent très précisément ce qui ressort des reports de soins post-Covid sur 2021 ou des prestations liées à la réforme du 100 % Santé. Il est incontestable que la réforme du 100 % Santé a permis à de nombreux assurés d’aller chez leur dentiste ou leur audioprothésiste. Sur les postes dentaire, optique et audiologie, les complémentaires sont nettement dominantes. Si la baisse des prix des prothèses et des appareillages annoncée dans le cadre du 100 % Santé ne compense pas la hausse de la consommation, les cotisations seront impactées.

Vers une hausse continue des complémentaires santé ?

Le Haut Conseil pour l’avenir de l’assurance maladie (HCAAM), chargé d’établir des propositions de réforme des relations entre l’assurance maladie obligatoire et les complémentaires santé, pose la question de la soutenabilité, à long terme, d’une hausse continue des primes d’assurance santé. Elle se pose, selon lui, avec une acuité particulière pour les parties les plus modestes ou âgées de la population.
Selon des projections établies, il estimait ainsi « que le taux d’effort pour les 20 % de retraités les plus pauvres pourrait passer d’un seuil estimé aujourd’hui à 11 % de leur revenu disponible, à 13,3 % en 2030 et même potentiellement 16 % d’ici 2040 ».

Il souligne que la crise sanitaire pourrait encore accroître l’importance de cette question, avec le risque en bout de course d’une désaffiliation des assurés les plus fragilisés économiquement. Il rappelle par exemple que la taxation croissante – qui s’est encore illustrée en 2020 avec la mise en place d’une « contribution exceptionnelle » des Organismes d’assurance maladie complémentaire (Ocam) à la crise sanitaire – participe aussi à cette question de « la soutenabilité à la charge des ménages les plus modestes ».

Yves Vérollet

La complémentaire santé Achat de lunettes de vue, pose de prothèses dentaires ou auditives, consommation de certains médicaments… de nombreuses dépenses de santé ne sont pas prises en charge – ou pas totalement – par l’assurance maladie obligatoire. C’est pourquoi, la plupart des assurés optent pour une complémentaire santé appelée également mutuelle santé. Dans les cas où les complémentaires santé sont souscrites auprès de mutuelles, elles s’appellent communément mutuelles santé, mais elles peuvent aussi être souscrites auprès d’autres organismes, notamment des compagnies d’assurance et des institutions de prévoyance. Voir Fil Bleu n°251 septembre-octobre 2018
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