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Le vaccin, une course de fond


Dans tous les pays, scientifiques, chefs d’État et toutes les forces vives n’émettent qu’un seul souhait : anéantir au plus vite ce fléau qu’est le virus SARS-CoV-2. Pour cela, un seul moyen : le vaccin. Depuis des mois, c’est une course effrénée qui s’est engagée pour trouver « le » vaccin.

Les étapes de la fabrication d’un vaccin

Constitution de la banque de germes, regroupant des virus ou des bactéries. Le germe doit être très bien caractérisé, sans aucune mutation.
Mise en culture. Différents milieux de culture sont utilisés (œufs, protéines bovines…) pour permettre la multiplication des virus ou des bactéries.
Récolte et purification. L’antigène, substance engendrant les anticorps, est extrait du milieu de culture, puis purifié et concentré, par exemple par centrifugation.
Inactivation. Avant d’être injecté, l’antigène est atténué, par la chaleur ou des produits chimiques, de manière à provoquer une réponse immunitaire sans déclencher la maladie.
Immunisation. Le système immunitaire, au contact de l’antigène, va fabriquer des anticorps. En cas de contact avec l’agent infectieux lui-même, la production des anticorps sera plus rapide. Ainsi, une fois vacciné, on est protégé des maladies infectieuses, et du coup, on protège les plus faibles, nouveau-nés, personnes âgées.

En France, onze vaccins obligatoires

Diphtérie, tétanos, poliomyélite, coqueluche, pneumopathie et méningite, hépatite B, méningocoque C, pneumocoque, rougeole, oreillons, rubéole sont obligatoires pour les enfants nés à partir du 1er janvier 2018. Auparavant, seules les vaccinations contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite étaient obligatoires. Les huit derniers ont été rendus obligatoires suite à une recrudescence de certaines de ces maladies.
D’autres vaccins, non obligatoires, existent pour des maladies infectieuses. C’est le cas du vaccin contre la grippe à renouveler chaque année. Il permet de protéger les personnes vulnérables, notamment les plus de 60 ans. Mais cette protection demeure faible et varie chaque année car les souches incluses dans sa fabrication ne sont pas toujours en adéquation avec le virus qui circule l’année donnée.

Les Français aiment jouer à la roulette russe

La France bat les records de la contestation des vaccins. Ainsi, en 2018, lorsque la loi a imposé les onze vaccins obligatoires, une vague frondeuse est montée au créneau pour contester cette décision. Trop contraignant, trop risqué pour leurs petits, des adjuvants considérés comme dangereux, pas assez d’information, des labos qui ne recherchent que le profit. Bref, une foule d’arguments plus ou moins fondés font que, jusqu’à ces dernières années, nombre de parents, avec la complicité de médecins plus ou moins scrupuleux, présentent à l’école des certificats de vaccination falsifiés. Au risque que leur enfant contracte une maladie infectieuse et la transmette à d’autres enfants.
Quelle attitude vont-ils avoir demain lorsque le vaccin anti-Covid sera trouvé ? Aujourd’hui déjà ils sont encore nombreux à refuser le port du masque, les mêmes accepteront-ils la vaccination ?
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), à fin août, vingt-quatre projets de vaccins dans le monde font l’objet d’essais cliniques. Deux ou trois laboratoires, un britannique, un chinois, un américain, annoncent qu’ils vont passer en phase III, des essais pratiqués sur plusieurs centaines, voire plusieurs milliers de volontaires issus de différents pays. La prudence reste de mise. Tant que les essais cliniques n’ont pas été menés à terme, il est impossible de dire que le vaccin est efficace, sûr et bien toléré par le corps humain. On parle d’une disponibilité courant 2021. Si cela se réalisait, alors ce serait une performance extraordinaire de la science dans le monde.

Geo Goubier

Des vaccins anti Covid-19 disponibles courant 2021.
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