Les Français et l’âgisme : la grande enquête (1/6)
Le Conseil de l’âge s’est penché sur l’âgisme, l’attitude de discrimination fondée sur l’âge principalement à l’encontre des personnes âgées. Il a donc lancé une enquête sur les perceptions et les phénomènes liés au vieillissement afin de définir des pistes d’action. Les résultats de cette enquête composent ce dossier. L'enquête sur un échantillon représentatif de la population âgée de 18 ans..
Sommaire du dossier
- Les Français et l’âgisme : la grande enquête (1/6)
- L’âgisme, un concept peu connu (2/6)
- L’âgisme : du concept à la réalité (3/6)
- À quel âge est-on vieux ? (4/6)
- Le vieillissement, opportunité ou désavantage ? (5/6) à paraitre le lundi 30 juin
- Les Français et la société sont-ils âgistes ? (6/6) à paraitre le mardi 1er juillet
Si les perceptions individuelles sont globalement positives, le sentiment dominant est que la société, dans son ensemble, n’est pas bienveillante envers les personnes âgées.
Bien que les Français ne se considèrent pas comme tels, les résultats de l’enquête(*) montrent une France perçue comme âgiste. Cela révèle le sentiment que la société, dans son ensemble, manque de bienveillance envers les personnes âgées.
La vieillesse évoque principalement des images négatives telles que la maladie, la perte d’autonomie ou la solitude. Mais les Français perçoivent les personnes de 65 ans et plus plutôt de manière positive et refusent de les ostraciser.

Les moins de 50 ans les voient davantage comme privilégiées, tournées vers le passé et peu solidaires, soulignant la nécessité de politiques intergénérationnelles pour éviter une fracture générationnelle.
La majorité des Français considère le vieillissement de la population comme une opportunité, les 50-69 ans étant plus optimistes que les plus de 70 ans. En ce qui concerne l’âgisme, une majorité des répondants ne peut en donner une définition spontanée, indiquant un phénomène mal compris.
Plus d’un Français de 50 ans et plus sur dix déclare avoir été victime de comportements âgistes, principalement dans l’espace public.
Le président du Conseil de l’âge a déclaré qu’il utilisera les résultats de cette enquête pour ses travaux sur la participation sociale des seniors et pour renouveler le lexique collectif de l’âge, afin de changer les perceptions sur le vieillissement et lutter contre l’âgisme.
(*)Enquête nationale d’opinion sur l’âgisme du Conseil de l’âge réalisée par Toluna– Harris interactive.
C’est quoi le Conseil de l’âge ?
Depuis 2016, le Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge (HCFEA) est placé auprès du Premier ministre.
Il est composé en nombre égal d’hommes et de femmes et a pour mission d’animer le débat public et d’apporter aux pouvoirs publics une expertise prospective et transversale sur les questions liées à la famille et à l’enfance, à l’avancée en âge, à l’adaptation de la société au vieillissement et à la bientraitance, dans une approche intergénérationnelle.
Il donne également un avis sur tout projet de mesure législative concernant l’enfance, l’avancée en âge des personnes âgées et des personnes retraitées, l’adaptation de la société au vieillissement et la bientraitance, et peut en assurer le suivi. Il est composé de trois conseils : famille, enfance et âge.
Le Conseil de l’âge est composé de 88 membres issus de l’action sociale territoriale, de l’État et des conseils consultatifs compétents, des organismes et acteurs de la protection sociale, des domaines de l’âge, de la bientraitance, de la recherche et de l’innovation, mais aussi de l’économie sociale et solidaire et, enfin, des organisations syndicales et des associations de personnes retraitées, de personnes âgées et de leurs familles.
Roger Deaubonne, membre du bureau de l’UCR, y siège au titre de la CFDT.
[Dossier réalisé par Marinette Soler et François Jaboeuf