UNION CONFÉDÉRALE CFDT DES RETRAITÉS

Actu revendicative


Les élections en ligne de mire


Entre deux congrès, la Confédération a entamé une tournée des popotes pour « oser le changement ». Le 3 février dernier, une centaine de conseillers UCR et responsables des UTR, accueillis dans les locaux de l'AG2R La Mondiale, ont passé la journée avec Hervé Garnier, secrétaire national. La situation économique, sociale et politique, et l'avenir de la CFDT ont été au cœur des débats. Échos des échanges.

Quand on va au contact des militants, sans tabou ni langue de bois, on est en général comblé. Hervé Garnier, adjoint de François Chérèque, n’a pas été déçu de sa journée avec l’UCR. Après un mandat présidentiel dense et contesté, et alors que la crise économique ne semble pas faiblir, il y avait, de fait, matière à discuter.

Le « ni-ni » confédéral, « ni neutres, ni partisans » a beaucoup questionné. « Quand la CFDT est citée par le président de la République, il est difficile de ne pas prendre position », s’est exclamé Alain Hazemann (bureau UCR). Jacques Martiniault (UFR Arsenaux), qui revenait d’un débat à Lorient, ajoutait : « Après dix ans de gestion malheureuse de la droite, il est bien difficile de ne rien dire ». Et Maurice Souche (UTR Drôme-Ardèche) de confirmer : « Comment les citoyens que nous sommes peuvent-ils être neutres aujourd’hui ? ».

Hervé Garnier, avec un humour salutaire, reconnaît que « tenir le ni-ni ne sera pas facile » pour les militants CFDT. Mais, « être indépendant des partis, ne signifie pas pour autant ne pas avoir de valeurs et de revendications à défendre, et de questions à poser aux différents candidats, bien au contraire ». La CFDT a élaboré un questionnaire qui a été transmis aux candidats à l’élection présidentielle. Leurs réponses seront publiées dans CFDT Magazine.

La Confédération a aussi rappelé les valeurs qui la fondent. La « Une » d’un récent numéro du magazine confédéral et l’article sur l’extrême droite sont là pour éclairer les adhérents susceptibles d’être séduits par le Front national. À l’opposé, « qu’un candidat reprenne mot pour mot les revendications CFDT sur les énergies ne nous affranchit pas de notre liberté à son égard », a souligné Hervé Garnier.

La campagne CFDT à tous les niveaux

Dans ce cadre, les revendications spécifiques de la CFDT, soucieuse de coller aux situations vécues par les salariés et retraités (faibles salaires et pensions, emploi, précarité, souffrance au travail, perte d’autonomie…) conservent toute leur place. À cet égard, l’avenir des 35 heures n’a pas échappé au débat. Et la CFDT n’a aucune intention d’y renoncer.

Les URI, les UTR ont, pour leur part, à mener campagne auprès de celles et ceux qui se présentent aux législatives. Pour cela, les militants sont aussi invités à le faire avec d’autres, dans la foulée du « Forum de la société civile » que la Confédération organise les 10-11 mars à Paris. Cela n’exclut pas l’action intersyndicale. Et pour les retraités qui viennent récemment de s’exprimer inter syndicalement, l’attitude de la CGT est une des questions. Hervé Garnier a confirmé que la CFDT suivait avec attention la succession de Bernard Thibaut, et restait attachée à l’intersyndicale qui devrait se retrouver prochainement.

Jean-François Cullafroz

Le passage des générations

« En Pays de la Loire, nous avons mené une enquête auprès des adhérents de plus de 55 ans en leur demandant pourquoi ils ne voulaient pas venir dans les UTR », détaille Josselyne Wiart-Audouard, membre du bureau de l’UCR. Il n’est d’ailleurs pas anodin que ce soit une femme qui pose la question de l’avenir du syndicalisme chez les retraités.
Une illustration en tout cas de la dynamique en cours : le renforcement de la proximité, l’accompagnement des militants et la recherche de nouveaux outils. « Les pratiques syndicales doivent être réinventées tous les jours », insiste Hervé Garnier. Une orientation bien acceptée par les retraités militants présents, avec une question de fond : « Comment, avec toute l’expérience dont nous sommes porteurs, pouvons-nous prendre notre place, mais rien que notre place ? »
J-F. C

Tous les secrétaires des UTR avaient été invités à ce conseil élargi exceptionnel.
DR