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Les grandes dates de la crise grecque


Les dates sont parfois des repères dans les débats d'actualité. C'est la cas de la crise de la dette grecque. Voici la dernière mise à jour d'un feuilleton qui n'est hélas pas fini. Mise à jour avec l'ajout des dates significatives d'août le 4 septembre.

2009

(Octobre) : le gouvernement de Georges PAPANDREOU (Pasok) révèle que la prévision de déficit public pour 2009 est de 12,7% (et non pas 6% comme indiquée par le précédent gouvernement)

2010

(Avril) : compte tenu de l’importance de sa dette la Grèce est privée d’accès aux marchés financiers et demande une aide internationale

(Mai) : 1er plan d’aide : un prêt de 110 milliards (Etats européens – BCE – FMI) prévu pour 3 ans lui est accordé avec pour « contreparties » un plan d’austérité : baisse des pensions, restrictions des salaires, hausses des impôts …

2011

(Octobre) : 2ème plan de sauvetage : prêt de 130 milliards supplémentaires et effacement d’une partie de la dette des banques privées (107 milliards sur 206)

2012

(Juin) : Un gouvernement de coalition (droite /gauche) est formé et un nouveau budget d’austérité est adopté pour 2013

2014

(Décembre) : les créanciers exigent de nouvelles mesures d’austérité pour débloquer la dernière tranche de 7,2 milliards

2015

(25 janvier) : Alexis TSIPRAS (SYRIZA) remporte les élections législatives et promet de sortir de l’austérité et, de ne pas sortir de l’euro

(20 février) : Accord entre les créanciers et le gouvernement grec sur le principe de prolonger l’aide jusqu’au 30 juin

(27 juin) : A. TSIPRAS annonce un référendum sur la proposition des créanciers qu’il appelle à rejeter

(28 juin) : un contrôle des capitaux est instauré en Grèce comportant une limitation des retraits (60 Euros par jour et par personne)

(30 juin) : la Grèce fait défaut sur sa dette vis-à-vis du FMI en ne remboursant pas comme prévu 1,5 milliard

(5 juillet) : les grecs rejettent le plan des créanciers par 61,31% des voix (« OXI ») contre 38,69%

(7 juillet) : la zone euro exige des réformes crédibles pour éviter le Grexit

(13 juillet) : après 17 heures de négociation sans discontinuer la zone euro – à « l’unanimité » - se met d’accord pour des négociations en vue d’un 3e plan d’aide à la Grèce de l’ordre de 85 milliards comportant de sévères et exigeantes « contreparties »

(15 juillet) : le Parlement grec adopte –« sous la menace » d’une sortie de l’euro- le plan des créanciers : il est adopté par 229 voix pour – 64 voix contre et 6 abstentions. Ce plan a été adopté grâce aux voix des députés du parti centriste TO PODAMI – des socialistes du PASOK et du parti conservateur Nouvelle démocratie car 32 députés du groupe Syriza ont voté contre.
La Commission Européenne adopte un « un plan pour l’emploi et la croissance » destiné à soutenir une reprise de la croissance économique en Grèce. Ce plan –contrepartie des réformes en Grèce- va mobiliser 35 milliards via une utilisation optimale des fonds et programmes européens.
Le Parlement français s’est exprimé pour un 3e plan de soutien à la Grèce :
 Assemblée Nationale : 412 voix pour – 69 voix contre – 49 abstentions (2 contre et 9 abstentions dans le groupe « PS Républicain et citoyen sur 288 ; 41 contre et 35 abstentions dans le groupe « républicains » sur 198)…
 Sénat : 260 voix pour – 23 voix contre

(16 juillet) : la BCE décide de relever de 900 millions le plafond des prêts d’urgence (ELA) accordés aux banques grecques (ce plafond depuis fin juin était de 89 milliards)

(17 juillet) : les 28 pays de l’UE accordent un financement d’urgence de 7,16 milliards d’euros d’une durée de trois mois à Athènes.
Remaniement en Grèce : TSIPRAS écarte du gouvernement les « anti-plan d’aide » : une dizaine de personnes proches du 1er Ministre changent de portefeuille ou entrent pour la 1ère fois au gouvernement.
Allemagne : le Bundestag valide l’ouverture des négociations avec Athènes par 439 voix pour – 119 voix contre .Il faut noter qu’en deux votes le nombre d’opposants de la CDU est passé de 29 à 60.

(20 juillet) : réouverture des banques (fermées depuis fin juin) : le contrôle des capitaux est maintenu mais le seuil des retraits bancaires est rendu plus flexible, les grecs peuvent désormais retirer 420 euros par semaine (la limite était de 60 euros par jour auparavant) ; grâce au prêt relais accordé à la Grèce (voir 17 juillet) la Grèce rembourse 2 milliards d’arriérés au FMI et 3,5 milliards à la BCE

(22 juillet) : le Parlement grec adopte de nouvelles mesures d’austérité (condition indispensable pour le déblocage du troisième plan d’aide). Il le fait par 230 voix pour – 63 contre (36 députés de Syriza s’y opposent : 31 contre et 5 abstentions). Les textes approuvés visent à accélérer les procédures judiciaires et à transposer les directives européennes sur le redressement et la résolution des banques.

(24 juillet) : les représentants de « la troïka / les institutions » se rendent à Athènes pour entamer les discussions pour l’adoption du 3ème plan d’aide à la Grèce

(25 juillet) : Système bancaire grec : le Gouverneur de la Banque de France –Christian NOYER- dans une interview au Journal « Le Monde » indique que la BCE conduira à l’automne des tests afin d’évaluer les besoins des établissements bancaires grecs. Par ailleurs il considère que le retour à « la confiance » devrait permettre à une grande partie des 90 milliards d’euros sortis de la Grèce depuis 2010 de revenir dans le pays. Enfin, il annonce que la signature du 3ème plan d’aide est attendue pour le 11 août.

(28 juillet) : Interview au « Monde » de Benoit COEURE –Membre du directoire de la BCE- sur la Grèce : « les réformes du programme ne visent pas à imposer un néolibéralisme effréné à Athènes. Elles visent au contraire à créer un cadre fiscal, social et juridique moderne et plus équitable et à construire un Etat efficace … » « Le mécanisme de prise de décision au sein de l’union monétaire fonctionne mal. Il repose sur un principe intergouvernemental qui n’est plus adapté … il est urgent d’abandonner ce processus pour un processus de décision partagée ».

(30 juillet) : le FMI fait savoir que sa participation au prochain plan d’aide est subordonnée à la question de la restructuration de la dette du pays (le FMI ne peut en effet accorder des prêts que si la dette est jugée « soutenable ») : cette approche va à l’évidence embarrasser l’Allemagne en premier lieu opposée à la prise en compte de cette question.

Le Comité central de Syriza suit l’option d’A.SIPRAS en ce qui concerne la tenue d’un congrès extraordinaire de ce parti en septembre afin de clarifier en son sein les positions.

(3 août) : après cinq semaines de fermeture la Bourse d’Athènes ouvre à nouveau : l’indice principal perd d’entrée 22%.

(11 août) : les négociateurs grecs et européens s’accordent sur un plan global de 86 milliards sur trois ans comportant de nombreuses contreparties

(11 aout) : le Parlement grec (« La Vouli ») entérine le 3ème plan d’aide de 86 milliards sur trois ans comportant de nombreuses contreparties. Le vote est acquis par 222 voix pour – (dont celles de trois partis d’opposition) – 64 voix contre – 11 abstentions.

(14 août)  : les Ministres des finances de l’euro-zone apportent leur soutien à l’accord passé entre la Grèce et ses créanciers. (Commission – BCE – Mécanisme Européen de stabilité- FMI).
Ce plan retient quatre priorités : stabiliser le budget grec ; rétablir la stabilité financière ; des mesures destinées à soutenir la croissance et la compétitivité (réforme du marché du travail, des retraites, libéralisation du marché de l’énergie) ainsi que la mise en place d’une « administration moderne ».
Le plan suscite des doutes parmi les économistes notamment concernant les objectifs de déficit primaire (solde du budget hors remboursement de la dette) fixés à 0,25% du PIB en 2015 mais à 3,5% en 2018 ; concernant le fonds de privatisation dont l’objectif est fixé à 50 milliards ; quant à la restructuration de la dette (177% du PIB) le sujet n’est toujours pas abordé compte tenu de l’opposition de l’Allemagne.

(19 aout) : Grèce : Allemagne : le Bundestag se prononce favorablement en faveur du 3ème plan d’aide à la Grèce : 56 députés conservateurs votent contre.

(20 août) : Grèce : le 1er Ministre Alexis TSIPRAS cherche une majorité : il démissionne de son poste et annonce de nouvelles élections législatives qui pourraient avoir lieu le 20 septembre.

(20 août) : dans le cadre du plan d’aide de 86 milliards un premier virement de 13 milliards est effectué par le MES ce qui permet à la Grèce de rembourser les 3,4 milliards dus à la BCE.

(21 août) : « la plate-forme de gauche » se dissocie de SYRIZA et avec 25 députés –et l’ancien Ministre de l’Energie : P. LAFAZANIS - décide de créer un nouveau parti politique.

(27 août) : Grèce : la Présidente de la Cour suprême est nommée 1ère Ministre de transition : il s’agit de Madame Vassilki THANOU-CHRISTOPHILOU en remplacement de TSIPRAS démissionnaire. Elle est chargée de gérer les affaires courantes d’ici aux élections législatives anticipées convoquées pour septembre. Le nouveau Ministre des finances est Monsieur George CHOULIARAKIS.

Jean-Pierre Moussy