UNION CONFÉDÉRALE CFDT DES RETRAITÉS

Actu revendicative


Les logements-foyers, entre le domicile et l’établissement médicalisé


« Nécessaire, l'offre de logements-foyers doit être renforcée. C'est un maillon essentiel qui contribue au travail de prévention de la perte d'autonomie ». Telle est la conclusion des résultats de l'enquête menée entre avril et juin 2012 auprès des adhérents de l'Union nationale des centres communaux d'action sociale (UNCCAS) qui gèrent des logements-foyers.

Créés dans les années 1960, les logements-foyers présentent la particularité de relever à la fois du domaine du logement social et du champ des établissements sociaux et médicaux sociaux (ESMS). Ils constituent une réponse aux besoins des personnes âgées encore autonomes mais n’ayant plus l’envie ou les moyens de rester dans leur domicile.

C’est une solution d’hébergement alternative entre le domicile et l’établissement médicalisé. Outre un état des lieux, tant sur les caractéristiques des logements eux-mêmes que sur les résidents, l’enquête met en exergue les aspects sur lesquels il faut agir afin que ce type de logement réponde aux évolutions constatées.

Le centre d’action sociale, maillon essentiel de la solidarité

Les 3900 centres communaux ou intercommunaux d’action sociale (CCAS ou CIAS) concernent près de 45 millions de citoyens, de la petite enfance jusqu’aux personnes âgées. Établissement public local, il est géré par un conseil d’administration composé à parité de membres élus au conseil municipal et de membres nommés d’associations : familles, personnes âgées (dont la CFDT Retraités), handicapés et lutte contre l’exclusion. Dans sa mission de solidarité, le CCAS met en œuvre une politique de prévention et de développement social dans la commune.

Ainsi, le vieillissement démographique rend indispensables, non seulement le maintien et le développement des capacités d’accueil, mais aussi les offres d’accompagnement. Même si bon nombre de CCAS ont procédé à la mise en conformité en regard de la réglementation sécurité incendie, ce travail est à terminer, voire à compléter, car les normes des établissements recevant du public (dits ERP) ne sont pas strictement de même nature en fonction des populations accueillies (personnes âgées, handicapées).

Compte tenu de ces évolutions, des besoins se font jour en termes de réhabilitation, mise aux normes et modernisation. Toutefois, la priorité à l’accessibilité est citée majoritairement par les CCAS interrogés (voir graphique).

En conclusion, l’étude met l’accent sur l’équation financière que doivent résoudre les différents acteurs des logements-foyers. À défaut, c’est le prix de journée – demandé à des publics dont le pouvoir d’achat est déjà très souvent limité – qui s’en ressentira, et au-delà, la vocation sociale de ces logements.

Jacques Caltot

Évolution préoccupante de la précarité des personnes âgées

Du « baromètre de l’action sociale locale », réalisé avec les CCAS, il ressort notamment une hausse des demandes d’aides afin de faire face aux difficultés de paiement des factures liées à l’énergie et aux loyers. On constate une hausse des demandes d’aides alimentaires et des ménages restreignent les dépenses de frais de santé.
Le rapport souligne l’évolution préoccupante de la précarité des personnes âgées, notamment celles ayant de petites retraites et les personnes isolées. Les différentes manifestations de la fragilisation d’une part croissante des populations retraitées constituent l’un des résultats les plus inquiétants de cette étude (demandes alimentaires, aides financières, difficultés à assurer le coût des interventions à domicile).