Les membres du Pacte du pouvoir de vivre demandent aux politiques de se saisir des urgences écologique et sociale
Dans ce contexte de réduction du déficit budgétaire, les syndicats, associations, fondations, mutuelles du Pacte du pouvoir de vivre interpellent l’exécutif et les parlementaires pour rappeler que les urgences sociales et écologiques n’ont pas disparu.
« Nous ne disons pas qu’il n’y a pas de problème de dette. Mais la manière de traiter les sujets écologiques et sociaux, uniquement sous l’angle des dépenses, a des retombées négatives sur la vie quotidienne des citoyens », déclare Christophe Dague, secrétaire confédéral, coordinateur du Pacte du pouvoir de vivre.
Les organisations du Pacte constatent une multiplication des attaques contre certains droits sociaux et piliers de notre protection sociale : sanctions contre les bénéficiaires du RSA, remise en cause du droit des étrangers, affaiblissement des espaces de dialogue démocratique. Elles sont également préoccupées par d’importants reculs sur la transition écologique, sur le plan des normes, par exemple sur les pesticides, ou sur celui du budget. Les organisations s’indignent de l’immobilisme ambiant dans la lutte contre les inégalités et contre la pauvreté. « Or chaque jour, nos organisations observent les impacts de ces décisions sur la vie des personnes qu’elles accompagnent dans les territoires », soulignent les acteurs du Pacte.
Les membres du Pacte avancent des solutions concrètes, comme l’encadrement des loyers et le chèque énergie pour le logement, le déploiement du leasing social pour la mobilité, le moratoire des sanctions contre les bénéficiaires du RSA, l’accès aux bourses étudiantes, la mise en place d’équipes pour l’accès aux soins, etc. « Ces mesures sont réalistes, finançables, et ont un impact direct et positif sur la vie quotidienne. Il faut donc en faire une réalité », martèlent les organisations du Pacte. Quand les acteurs du Pacte demandent à être reçus par le Premier ministre et le ministre de l’Économie et des Finances, Éric Lombard, silence radio du côté de Matignon. « Le gouvernement ne prend pas vraiment en compte les demandes de la société civile organisée, le cœur de la démocratie. C’est une inquiétude majeure », souligne alors Christophe Dague.
Vers un début de dialogue social
Fin mars, le ministre de l’Économie et des Finances organise une conférence sur les finances publiques pour « engager toute la nation parce que c’est le budget de la nation dont nous parlons ». Seuls les partenaires sociaux sont invités. Et pas d’ordre du jour et de documents de travail ! Il faudra que les acteurs du Pacte tirent l’oreille du ministre pour que, le lendemain de la conférence, il indique prévoir de « dialoguer avec les partenaires sociaux et les associations ».
Lors d’une conférence de presse tenue le 6 mai, les membres du Pacte du pouvoir de vivre rappellent leurs solutions et invitent l’exécutif et les parlementaires à s’occuper du quotidien de nos concitoyens en se saisissant de chaque opportunité politique de ces prochains mois.
Le 16 juin, Éric Lombard reçoit, enfin, une délégation du Pacte. « ?Nous avons porté la nécessité d’avancer concrètement sur les dépenses utiles ou néfastes comme certaines niches fiscales et la justice fiscale », rapporte Amandine Lebreton, directrice nationale du Pacte. Le ministre s’est dit favorable à la poursuite les échanges sur ces sujets mais aussi sur la nécessité d’investir dans la transition écologique, l’équité territoriale ou encore les droits de succession.
« Des arbitrages budgétaires semblent d’ores et déjà défavorables, nous allons donc poursuivre notre travail avec les parlementaires pour construire des dynamiques transpartisanes », indique Amandine Lebreton.
[Jean-Pierre Druelle