UNION CONFÉDÉRALE CFDT DES RETRAITÉS

Stats et études


Les pensions perçues en 2004


Selon une étude du ministère, la retraite mensuelle moyenne s'élève à 1 296 euros bruts par mois en 2004. Le montant varie, en fonction bien sûr de la carrière mais aussi du sexe. Les pensions perçues par des femmes sont toujours plus faibles, même en cas de carrières complètes. Moins de la moitié des femmes valident une carrière complète contre 86% des hommes.

En 2004, les retraités de plus de 60 ans disposaient en moyenne d’un total de pension, pension de base et pension complémentaire, de 1296 euros bruts par mois. C’est le résultat d’une étude de la Drees (ministères de la Santé et du Travail). Elle ne concerne pas les pensions de l’ensemble des retraités, mais un échantillon conséquent de 10 millions de retraités.
On apprend que 10% des retraités les plus modestes perçoivent une pension globale de moins de 412 euros par mois. À l’opposé, les 10% les plus aisés bénéficient de plus de 2 300 euros par mois. Un peu plus d’un tiers des hommes (37%) ont une pension inférieure à 1 200 euros mensuels. La grande majorité des femmes, près de trois quarts, se trouve dans ce cas.

Graphique

Répartition des retraites des femmes et des hommes

Ventilation par sexe des retraités toutes carrières confondues selon leur montant mensuel moyen de retraite globale. Part des populations dans chaque tranche de montant de retraite.

Champ : Retraités nés en France, ayant 60 ans ou plus et bénéficiaires d’un droit direct dans un régime de base.
Source : Échantillon inter-régimes de retraités 2004, Drees.

Polypensionné ou unipensionné

Environ 38% des retraités perçoivent une pension de plusieurs régimes de base, les polypensionnés.

« Poly » signifie nombreux en grec. Ce préfixe se trouve dans d’autres mots comme polyclinique, polyarthrite ou polygamie... Les régimes de base peuvent être ceux du régime général et des régimes alignés (MSA, artisans, commerçants) et ceux de tous les régimes spéciaux (fonctionnaires, EDF...).

Des retraités ne perçoivent qu’une pension de base. On les appelle unipensionnés ou monopensionnés. Ils ont cotisé toute leur carrière au même régime de retraite de base.

Inégalités entre hommes et femmes

La retraite des femmes, avec 1 020 euros mensuels en moyenne, reste inférieure de 38% à celle des hommes, 1 636 euros par mois en moyenne. Tous les régimes affichent cette inégalité. L’écart le plus criant concerne les anciens salariés du privé. Avec 662 euros mensuels, les femmes touchent une retraite inférieure de 63% à celle de leurs collègues masculins.

Les causes sont connues. Les femmes ont à la fois des carrières plus courtes et des salaires plus faibles. Toutefois, en ne tenant compte que des carrières complètes, l’écart persiste. Les retraitées femmes perçoivent en moyenne 1 113 euros par mois soit 40% de moins que les hommes. Chez les fonctionnaires, l’écart entre les pensions des femmes unipensionnées et celles des hommes plafonne à 21%. Au regard des seules carrières complètes cette proportion se réduit à 16%, mais demeure néanmoins significative.

De meilleures pensions pour les plus jeunes retraitées

En plus des droits directs, acquis au titre des cotisations, la pension totale servie aux retraités peut inclure, par exemple, la réversion, la majoration de pension pour enfants ou le minimum vieillesse. La part de droits directs représente 85% des retraites totales versées : 73% de la retraite totale des femmes contre 95% de celles des hommes.

Pour les femmes, l’accroissement des droits directs se vérifie nettement au fil des générations, passant de 594 euros pour les plus de 85 ans à plus de 1 000 euros pour les 60-64 ans. Le développement du travail des femmes et l’amélioration de leurs qualifications expliquent ces résultats. Quant aux hommes, l’évolution des montants de pensions entre les générations révèle une relative stabilité. Deux effets contraires y contribuent. Les plus jeunes retraités ont bénéficié de carrières souvent plus favorables. En revanche, suite à la réforme de 1993, les pensions des anciens salariés du privé ont été calculées selon des règles en général moins avantageuses.

Les pensions des anciens fonctionnaires d’État plus élevées

Les anciens fonctionnaires civils de l’État touchent des pensions plus élevées que les anciens salariés du secteur privé. Parmi les hommes unipensionnés ayant une carrière complète, la pension moyenne des retraités du privé (1 759 euros par mois) est inférieure de 22% à celle des fonctionnaires civils de l’État (2 204 euros par mois). Cette différence résulte principalement d’un niveau moyen de qualification plus élevé parmi les anciens fonctionnaires d’État.

La pension est également inférieure pour les anciens fonctionnaires territoriaux ou hospitaliers (ayant cotisé uniquement à la CNRACL), 1 556 euros pour les hommes et 1 144 euros pour les femmes. Les niveaux de qualification sont en moyenne moins élevés que dans la fonction publique d’État.

Les fonctionnaires civils de l’État classés en catégorie A perçoivent une pension de droit direct inférieur de 7% à celle acquise par les cadres anciens salariés du secteur privé. Mais tous les enseignants par exemple sont en catégorie A.

Source : Études et Résultats n°538 édité par la Drees (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) des ministères de l’Emploi et de la Santé.