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Les populismes en Europe 3/6


Les populismes se développent dans le Monde. L'Europe n'est pas épargnée. Tour d'horizon d'un populisme aux multiples visages !

Sommaire du dossier
 Populisme, un mot et des maux 1/6
 Les trois maux du populisme 2/6
 Les populismes en Europe 3/6
 Populisme ou clientélisme ? 4/6
 Le Pacte du pouvoir de vivre, un antidote au populisme 5/6
 « Le défi populiste est à prendre au sérieux » 6/6 à paraitre jeudi 3 décembre

À ce jour, les populistes semblent avoir pris le dessus dans un certain nombre de pays, Trump aux USA, Johnson au Royaume-Uni, Bolsonaro au Brésil, Erdogan en Turquie… Cette idéologie et les comportements qui la caractérisent se manifestent par la démagogie, le mensonge systématique, l’instrumentalisation de l’immigration et de la religion. Les populistes ne dédaignent pas non plus de recourir à la violence, ils rejettent le multilatéralisme, s’attachent à l’identité nationale et sont particulièrement critiques à l’égard de l’Union européenne.

Qu’en est-il des populistes en Europe ?

Entre 2014 et 2019, les droites radicales et extrêmes ont accédé au pouvoir en Pologne, en Autriche, en Italie. Elles ont participé au pouvoir en Lettonie, en Finlande, au Danemark, en Belgique. Elles sont devenues des forces notables dans le paysage politique et parlementaire en Allemagne, en République tchèque, en Espagne, en France, en Grèce, en Bulgarie et aux Pays-Bas. Depuis ce recensement réalisé par la fondation Robert-Schuman en mai 2019, l’extrême droite n’est plus partie prenante du pouvoir en Italie et en Autriche, mais ce tour d’horizon demeure inquiétant au regard des valeurs européennes.

Un populisme européen divers

Lors des élections européennes, les partis populistes, toutes tendances confondues, représentent 31 % des sièges au Parlement. Leurs points de vue divergent sur la place de l’État, l’immigration, les questions de société, l’écologie, les relations avec la Russie. Ces divergences ont motivé l’appartenance à différents groupes politiques au sein du Parlement européen. Ainsi le Rassemblement national et la Ligue adhèrent au groupe « Identité et démocratie » tandis que le PiS polonais, ultra-conservateur, a rejoint les « Conservateurs et réformistes ». À noter que l’épisode sans fin du Brexit n’incline pas, dans les programmes des extrémistes, à préconiser l’aventure de la sortie de l’UE.

Que fait et peut faire l’Europe pour s’opposer à l’influence des populistes ?

L’UE dispose d’au moins deux leviers : le débat d’idées avec les valeurs qui fondent la construction européenne ainsi que le droit et son application effective.
L’UE n’est pas uniquement un marché intérieur avec des normes, une monnaie unique, la Politique agricole commune… L’article 2 du traité sur l’Union européenne précise qu’elle est fondée sur « les valeurs de respect de la dignité humaine, de liberté, de démocratie, d’égalité et de l’État de droit ainsi que le respect des droits de l’homme, y compris des droits des personnes appartenant à des minorités. Ces valeurs sont communes aux États membres dans une société caractérisée par le pluralisme, la non-discrimination, la tolérance, la justice, la solidarité et l’égalité entre les femmes et les hommes. »

Le droit s’exprime à travers les traités librement consentis et la « Charte des droits fondamentaux ». L’application effective de ce droit, via la Cour de justice européenne, donne de la force, de la puissance à ces valeurs.

La tolérance à l’égard des déviationnistes de l’Union européenne tels que la Hongrie et la Pologne n’est plus possible. Dans un monde chamboulé par la pandémie, la rivalité USA/Chine, la montée des nationalismes et des inégalités, le rappel et le débat sur les valeurs de l’UE sont essentiels. C’est une saine façon d’affronter l’expansion du populisme et du nationalisme en Europe et ainsi de faire face globalement au risque de régression démocratique.

Tout mouvement populiste a un leader, un homme peuple.
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