Les proches aidants ont des droits 3/5
En plus de la reconnaissance du rôle du proche aidant et un droit au répit, des droits et des recommandations existent souvent méconnus.
Sommaire du dossierAidants, aidés, une relation affective et complexe 1/5
Entre aidants et aidés, des liens affectifs et sociaux à préserver 2/5
Les proches aidants ont des droits 3/5
Un enjeu pour l’action de la CFDT Retraités et la démocratie 4/5
La CFDT Retraités engagée depuis des années auprès des aidants 5/5
Reconnaître le travail des professionnels
Les conditions de travail, la rémunération et l’image négative de ces métiers n’incitent pas les jeunes à se diriger vers ces emplois dont on occulte le sens basé sur le relationnel avec les personnes en perte d’autonomie. « Les personnes que j’accompagne chaque semaine, c’est un peu comme ma famille. Elles m’apportent autant que je leur apporte », souligne une aide à domicile.
Comprendre et reconnaître le travail des professionnels à domicile ou en établissement, c’est faciliter leur activité. Instaurer une relation de confiance plutôt que de défiance participe au bien-être de son proche. Entre l’aidant, le bénévole, le professionnel et la personne accompagnée, un dialogue social est à construire. Des conseils de la vie sociale et des réseaux Inter CVS, mobilisés pour la promotion de la bientraitance et la prévention de la maltraitance, s’y emploient.
Ainsi, les nouvelles prises en charge globales des soins à la personne, notamment les modes d’accompagnement tels la méthode Montessori et les principes de l’Humanitude, méritent d’être popularisées. Elles s’adressent à tout le personnel de l’établissement, et si elles contribuent au bien-être des résidents, elles améliorent les conditions de travail des salariés. Malheureusement, à la différence d’autres pays, ces interventions ne sont pas financées dans le budget soins, faute de reconnaissance des pouvoirs publics.
Des droits et des recommandations méconnus
En plus de la reconnaissance du rôle du proche aidant et un droit au répit depuis la loi d’adaptation de la société au vieillissement de la population du 28 décembre 2015, il existe :
– un congé du proche aidant avec une indemnité journalière sous certaines conditions (CAF). Il permet de réduire ou de cesser de travailler temporairement pour s’occuper de son proche en perte d’autonomie, malade ou en situation de handicap, sous réserve d’avoir un lien étroit avec ce dernier ;
– une majoration de la durée d’assurance retraite sous certaines conditions pour les droits à la retraite ;
– la possibilité de dons de RTT dans l’entreprise ;
– un congé de solidarité familiale, surtout pour la fin de vie ;
– un renforcement et une diversification des solutions de répit ;
– un interlocuteur unique dans les départements pour les aidants ;
– des aides techniques de prévention pour le maintien à domicile ;
– une meilleure intégration de la santé des proches aidants par les médecins ;
– des droits européens pour les aidants familiaux.
Paroles d’aidants et d’aidés
« J’ai du mal à accepter ce qu’est devenu intellectuellement mon mari. »
« Mes frères et mes sœurs ne se rendent pas compte de ce que représentent mes activités d’aidant. »
« Tutrice de ma sœur, heureusement que j’ai eu des conseils du centre local d’information et de coordination (Clic) et du centre communal d’action sociale (CCAS). »
« Mon mari, par sa maladie, est un peu devenu mon enfant, mais c’est toujours mon époux. »
« Je trouve que l’aidant devrait être aidé avec moins de paperasses à gérer. »
« Je me rends compte que mon nouveau statut d’aidant est d’une utilité sociale. »
« Il faut que j’accepte des nouveaux liens avec mon parent malgré ses faiblesses et ses fragilités. »
« Je rentre dans l’intimité de mon père, ce n’est pas facile. »
« Beaucoup dans notre génération doivent prendre en charge leurs parents et leurs petits-enfants. »
« Je suis heureuse de voir mes enfants et petits-enfants dans l’Ehpad. »
« Les professionnels sont souvent compétents et chaleureux, mais ils ne peuvent pas être là tout le temps. »
« Mon fils est très serviable, mais pour les soins, j’ai besoin de l’infirmière. »
« Une jeune fille bénévole vient nous faire la lecture une fois par semaine. Si d’autres jeunes pouvaient en faire autant… »