UNION CONFÉDÉRALE CFDT DES RETRAITÉS

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Les retraités et la maladie professionnelle


L’activité professionnelle a souvent provoqué des pathologies reconnues comme des maladies professionnelles. Ces maladies peuvent se manifester parfois très longtemps après que le travailleur a cessé d’exercer le travail incriminé. Les retraités peuvent être concernés.

L’opinion publique est de plus en plus sensible aux maladies consécutives à une exposition à un risque physique, chimique, ou biologique. Une reconnaissance de maladie professionnelle est possible au cours de la retraite. Cependant, il est nécessaire de remplir un certain nombre de conditions. Une maladie professionnelle est reconnue si elle figure sur l’un des tableaux annexés au Code de la Sécurité sociale ou Code rural pour les assurés agricoles.

Caractérisation et déclaration de la maladie professionnelle

Quatre critères sont pris en compte pour caractériser la maladie professionnelle. Dans chaque tableau, les maladies sont décrites par des symptômes ou des lésions pathologiques, leur énumération est limitative. Le deuxième critère concerne le délai de prise en charge maximal entre la cessation d’exposition au risque et à la première constatation médicale de la maladie. En fonction du délai de manifestations ou symptômes présentés de la maladie, ce délai est plus ou moins long. À titre d’exemple, et pour un même tableau, le délai de prise en charge sera de sept jours pour une conjonctivite et de cinquante ans pour un sarcome osseux dans les affections provoquées par les rayonnements ionisants. Chaque tableau précise également les travaux susceptibles de provoquer l’affection en cause. Cette liste est soit limitative et énumère les travaux concernés, soit indicative, c’est-à-dire tout travail où le risque existe. Enfin, parfois, il est indiqué une durée minimale d’exposition au risque comme l’inhalation de poussières d’amiante. Si toutes les conditions sont réunies, la maladie est considérée comme d’origine professionnelle par présomption, c’est-à-dire que la victime n’est pas tenue d’en apporter la preuve.
Pour les personnels des fonctions publiques, les textes ne font pas référence au système défini par le Code de la Sécurité sociale, cependant, les commissions de réforme se réfèrent généralement aux tableaux, même si l’utilisation n’en est pas limitative.

Tout médecin est concerné par la procédure de déclaration et d’indemnisation des maladies professionnelles : il lui appartient de demander à son patient quel a été son métier et quels produits il a manipulés. Le cas échéant, il établit et remet à la victime un certificat médical en trois exemplaires. La déclaration de maladie professionnelle doit être faite dans un délai de quinze jours après la constatation de la maladie ou la cessation du travail.

La réparation du préjudice

La réparation de l’incapacité permanente qui correspond à la subsistance d’une infirmité intervient sous la forme d’une compensation financière, soit par une rente lorsque le taux d’incapacité est supérieur à 10 %, ou à défaut par le versement d’une indemnité en capital et, en cas de décès de la victime, par le versement d’une rente viagère aux ayants droit. La reconnaissance de la faute inexcusable de l’employeur permet l’indemnisation des préjudices extrapatrimoniaux subis (incapacité fonctionnelle, souffrances physiques et préjudices moraux, d’esthétique et d’agrément, frais funéraires, aménagement de logement) ainsi que la majoration de la rente initiale.

Les indemnisations se prescrivent par deux ans à compter de la date à laquelle la victime est informée par un certificat médical du lien possible entre la maladie et son activité professionnelle. Au-delà de ce délai, la demande de prestation est refusée.

Gilbert Jérôme

D’autres articles sur les maladies professionnelles, à suivre dans les prochains Fil Bleu et sur ce site.

Pour en savoir plus Les tableaux des maladies professionnelles sur le site de l’INRS
L’amiante à l’origine de maladies professionnelles souvent mortelles.
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