Les robots maîtres de nos actes ?
Les médias multiplient les reportages sur ces nouveaux robots issus de la révolution numérique. Les humanoïdes amusent, répondent à des questions et rendent indéniablement des services. Mais à terme, quelles seront les conséquences sur les rapports humains et que deviendront les personnels ?
Qui n’a pas lu, dans l’histoire de nos aînés, les émeutes et révoltes des ouvriers du textile, les canuts de Lyon se révoltant dans les années 1830 contre les nouvelles machines, le métier Jacquard qui multipliait la production de soieries et faisait craindre le chômage. Et puis, imaginons le nombre d’ouvriers qui étaient employés dans les années après-guerre chez Renault par exemple. Vingt ans plus tard les robots venaient remplacer l’essentiel de la production de voitures, les coûts de vente baissaient permettant au plus grand nombre d’accéder à la voiture avec une indéniable amélioration de sa qualité.
C’est ainsi que progressivement dans notre espace quotidien, nous nous sommes habitués à vivre et à utiliser nos machines à laver le linge, la vaisselle, à protéger nos aliments dans un réfrigérateur, à remplacer le balai par un aspirateur. Qui aujourd’hui envisagerait de se séparer de tout cela ? Les robots se sont installés dans nos vies et ne sont pas près d’en sortir.
Les robots au service des personnes
Aujourd’hui, avec l’ère du numérique, on peut tout faire, ou presque, à la place de l’homme et pour l’homme : l’aide à l’autonomie avec le déambulateur-releveur, le déambulateur intelligent, le lit médical convertible en fauteuil roulant, etc. Au Japon, des chercheurs ont mis au point un robot qui aide la personne en enfiler son tee-shirt en 10 secondes. Combien d’entre nous seraient heureux d’avoir cette aide quotidienne.
Parlons de ce petit robot que le journal Le Monde a cité. Ce robot humanoïde Nao agrémenté de la solution Zora circule parmi le personnel et les résidents d’une maison de retraite d’Issy-les-Moulineaux, dans les Hauts-de-Seine. Il est conçu pour apporter aide et assistance au personnel en charge des personnes âgées des maisons de retraite. Une fois le robot programmé, le personnel a peu de chose à faire. Il branche le robot pour que ses fonctions se mettent en route. Nous ne sommes qu’au début de l’intelligence artificielle, le robot ne peut donc pas apprendre. Il est préprogrammé pour donner des réponses simples, mais il peut se connecter à Internet pour y rechercher des informations plus complexes.
Certains sont aussi conçus pour le maintien à domicile des personnes âgées, ainsi ils peuvent pallier l’absence d’un aidant à domicile ou familial et assister les professionnels de santé.
Dans les hôpitaux, des tests sont en cours pour permettre une distribution efficace de médicaments ou encore créer un lien à distance entre un patient et le personnel.
Objet de controverses
Pour les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, un robot permettrait de limiter les crises d’angoisse en créant une forme de lien avec une autre personne. Un programme présenterait une technologie pour lutter contre la démence, contre les troubles cognitifs. On pourrait également créer des programmes d’entraînement cérébraux.
Mais ces robots vont-ils un jour tout faire à notre place ? C’est bien sûr l’objet de controverses. Un rapport a été remis au ministre de la Santé par le président de l’Espace éthique en soulignant l’émoi créé par certains programmes.
On pourrait concevoir demain des robots qui pensent avant d’agir, capables d’exécuter des tâches pour lesquelles ils n’ont pas été programmés et pouvant soutenir une conversation. Nous sommes là dans la réflexion humaine. Et comme ces robots présentent aussi des potentiels de gain d’efficience et de performance, il y a fort à parier que leur usage pourrait être le même qu’il l’a été pour la construction automobile. Mais laissons le soin aux représentants des salariés d’analyser ce délicat sujet dans avenir relativement court.
Georges Goubier