Lutter contre le gaspillage cosmétique
Le gâchis des produits cosmétiques et d’hygiène, lié notamment par la surproduction et la surconsommation, est un défi écologique. Pour réduire ce phénomène, des marques et des plateformes proposent des solutions vertueuses.
À moitié consommés ou jamais utilisés, ces produits finissent trop souvent à la poubelle. Selon une étude IFOP de 2021, les Françaises jetteraient quatre tonnes de crèmes par jour.
Les raisons invoquées
Les consommatrices évoquent une inadéquation du produit avec la peau, un manque d’efficacité, un parfum ou un goût déplaisant, sans oublier les allergies et autres irritations. 46 % des Françaises déclarent avoir déjà jeté un produit sans le terminer. Parmi elles, 13 % le font très souvent et un tiers de temps en temps.
Ce gâchis découle de la surproduction et du matraquage publicitaire de l’industrie cosmétique. Au lieu de créer selon le besoin du consommateur, elle suscite l’acte d’achat par le biais de nouveautés toujours plus performantes. D’où 180 millions de produits détruits chaque année en France, en cause changement de gamme, de packaging, de surstocks, de défauts mineurs.
Vers la sobriété cosmétique
Depuis janvier 2022, l’industrie cosmétique a l’obligation de mieux gérer ses stocks et de limiter ses surplus. Réutilisation et recyclage des produits et dons aux associations sont désormais obligatoires, sauf pour les produits à date de péremption inférieure à trois mois.
Transition écologique oblige, la sensibilisation des acheteurs à des modes plus vertueux de consommation se développe. Le vrac, sous forme liquide, pour les shampoings, le lait pour le corps, etc., permet de tester et d’acheter la quantité dont on a besoin. Les parfums, les rouges à lèvres, les mascaras sont proposés sous forme rechargeable, réduisant ainsi les emballages. Des plateformes d’invendus donnent une seconde vie aux cosmétiques auparavant voués à la destruction. Néanmoins, la multiplicité des gammes et des références demeure un obstacle au développement d’une consommation raisonnable.
Nicole Chauveau