UNION CONFÉDÉRALE CFDT DES RETRAITÉS

Notre activité


Démêler le vrai du faux sur les migrants


La situation des migrants en France suscite de nombreux débats et fait resurgir bon nombre d’idées reçues qui alimentent les peurs. Tour d’horizon de ces affirmations.

Les Français d’abord ?

Les Syriens comme les Érythréens et les Irakiens… quittent leurs pays parce qu’il y a la guerre et que leur vie est menacée. Alors quand certaines personnes déclarent qu’avant d’aider ceux qui arrivent, il faut d’abord aider ceux qui sont déjà là, en clair ceux qui sont nés ici, c’est contraire aux droits fondamentaux et à la dignité humaine.

L’immigration ruine les finances publiques ?

Faux. Selon un rapport de l’OCDE, l’immigration rapporterait en moyenne par an 3 500 euros de rentrées fiscales par individu. Dès que les étrangers travaillent, ils paient des cotisations. En cotisant et en consommant, ils contribuent à l’activité économique et aux finances publiques.

Tous les réfugiés pourront être logés dans les HLM ?

Faux. Un réfugié ne peut pas déposer une demande de logement social s’il ne dispose pas d’un titre de séjour.

Les demandeurs d’asile touchent des allocations familiales et des allocations logement ?

Faux. Les demandeurs d’asile ne touchent pas d’allocations familiales et d’allocations logement. Pour y avoir droit, il faut résider en France et posséder un titre de séjour en cours de validité.

(Crédit photo Fotolia)

1 000 euros par place seront débloqués pour les maires qui s’engageront à accueillir des réfugiés ?

Vrai. C’est un engagement de l’État. Une somme équivalente sera accordée aux bailleurs privés ou publics qui proposeront un logement.

Les demandeurs d’asile ont droit à des allocations ?

Vrai. Ils ont droit à l’allocation pour demandeur d’asile (ADA) qui a été créée par la loi du 29 juillet 2015 relative à la réforme du droit d’asile. Elle remplace, depuis novembre 2015, l’allocation temporaire d’attente (ATA) et l’allocation mensuelle de subsistance (AMS). Le montant de l’allocation est calculé en fonction d’un barème qui tient compte de la composition familiale, des ressources et du mode d’hébergement. À titre d’exemple : une personne seule par jout reçoit 6,80 euros, auxquels s’ajoute 4,20 euros si aucune place d’hébergement ne lui a été proposée.

Ils prennent le travail des Français ?

Faux. Pour les demandeurs d’asile dont la première demande est en cours d’examen à l’Ofpra, il n’est pas possible de travailler pendant un an. Après cette année d’attente, ils peuvent solliciter une autorisation de travail à condition de présenter le récépissé de dépôt de la demande d’asile. Par ailleurs, les immigrés et les réfugiés qui peuvent travailler acceptent des emplois peu qualifiés, pénibles et le plus souvent sous-payés.

Ils ont droit à la couverture maladie ?

Vrai. Tout demandeur d’asile a accès au régime général d’assurance maladie au titre de la protection maladie universelle. Les demandeurs en situation d’urgence ne pouvant en bénéficier peuvent avoir accès à l’aide médicale d’État (AME) au nom de la lutte contre les épidémies.

Corinne Grincourt

Migrant, demandeur d’asile, réfugié : comment s’y retrouver ?

Un migrant est une personne qui quitte son pays pour aller vivre dans un autre pays pour de multiples raisons, soit de façon temporaire ou permanente. Certains migrants se déplacent de leur propre gré (migrants économiques, étudiants…), d’autres y sont forcés, notamment en raison d’une guerre ou de persécutions.

Est considéré comme demandeur d’asile, le candidat ayant déposé une demande auprès de l’Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides). S’il obtient une réponse positive, il devient réfugié.

Un réfugié est une personne qui a fui son pays parce qu’elle craint d’y être persécutée du fait de son origine ethnique, sa nationalité, son appartenance à un certain groupe social, de ses convictions religieuses ou de ses opinions politiques et qui ne peut, ou, du fait de cette crainte, ne veut se réclamer de la protection de ce pays. Ce statut de réfugié est réglementé par la Convention de Genève signée en 1951 et ratifiée par 145 États membres des Nations unies.

Pour en savoir plus

www.atd-quartmonde.fr
www.france-terre-asile.org/demandeurs-d-asile-col-280/infos-migrants/demandeurs-d-asile
www.gouvernement.fr/action/le-droit-des-etrangers-et-la-reforme-de-l-asile
www.info-droits-etrangers.org/index.php