Minimum contributif : du mieux, mais loin de la promesse initiale !
Dans Syndicalisme Hebdo, l'hebdomadaire des militantes et des militants de la CFDT, Jérôme Citron revient sur la promesse d'un minimum contributif (Mico) à 1 200 euros avec les réactions de Benoit Prince, secrétaire général adjoint de la CFDT Retraités.
C’était l’une des annonces phares de la réforme : porter le minimum contributif (Mico) à 1 200 euros pour les retraités futurs et actuels. Mais cette promesse s’est rapidement dégonflée à l’épreuve du réel. Le coup de pouce devrait être finalement de 100 euros brut maximum. Mais il ne s’agit que d’un montant qui permet d’afficher un minimum contributif à 85 % du Smic net. Certains retraités verront donc bien leur pension grimper à 1 200 euros, mais ce ne sera pas le cas de tous. « Il y a eu tromperie, s’emporte Benoît Prince de la CFDT-Retraités. Beaucoup vont déchanter. »
Pour mémoire, le minimum contributif concerne les salariés qui ont perçu de faibles rémunérations pendant leur vie professionnelle. Il permet de leur garantir une pension minimale au régime général. « Le calcul est complexe. Une personne qui a eu une carrière complète au Smic toute sa vie dépasse les 85 % du Smic à la retraite, explique Benoît Prince. Ce sont les personnes qui déclarent moins de 120 trimestres cotisés [durée minimale pour bénéficier de ce que l’on appelle le Mico majoré] qui vont passer à côté d’une grande partie de cette revalorisation. Il s’agit pour l’essentiel de femmes qui se sont arrêtées de travailler pour élever leurs enfants. »
Une augmentation de 25 euros
Les chiffres sont éloquents. Le Mico est de 684 euros actuellement et 748 euros si la carrière est complète (Mico majoré). Le gouvernement promet une augmentation de 25 euros pour le Mico et 75 euros pour le Mico majoré. À cette somme s’ajoute la pension complémentaire : 255 euros pour une carrière complète au Smic. On voit bien qu’en additionnant l’ensemble, on n’atteint pas les 1 200 euros annoncés.
Pour résumer, la réforme prévoit bien un coup de pouce, mais il peut être limité en fonction du profil des carrières. On est encore loin de l’équivalent du Smic pour une carrière complète, qui est la revendication de la CFDT. Et vu la complexité de la réforme, il faudra attendre plus d’un an pour que les services de la Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav) puissent réévaluer la pension de l’ensemble des retraités actuels. L’enjeu est de taille. Sur les quelque 750 000 salariés qui prennent leur retraite chaque année, un tiers environ est concerné par le minimum contributif. Et selon les estimations du gouvernement, 1,8 million de retraités actuels seront concernés par cette aide prévue pour le mois de septembre (sur les pensions versées le 9 octobre).
L’union confédérale des retraités à votre service
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Par Jérôme Citron pour www.syndicalismehebdo.fr — Publié le 02/06/2023 à 11h00
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