A la rencontre des syndicalistes du bout du monde, en Nouvelle-Calédonie
Fin novembre, Dominique Fabre et Jean-Pierre Druelle se sont rendus en Nouvelle-Calédonie. Les échanges qu’ils ont eus avec les militants de l’Usoenc retraités ont été particulièrement axés sur la protection sociale et la vie chère. La détermination des militants a permis de nombreuses avancées dans ces domaines.
Minimum vieillesse, complément retraite de solidarité… depuis 2009, les retraités de l’Usoenc portent pour les 28 000 retraités néo-calédoniens des revendications qui ont trait à la vie chère, la protection sociale, le logement, et militent pour un meilleur dialogue social.
Fondée en 1969, l’Union des syndicats des ouvriers et employés de Nouvelle-Calédonie (Usoenc) est liée à la Confédération française démocratique du travail (CFDT) par un contrat de coopération. C’est le premier syndicat néo-calédonien. Il réunit plusieurs syndicats sectoriels, et compte des « bastions » : le commerce, le BTP-industries-énergie et le nickel.
Une mutuelle avantageuse
La mutuelle SLN, rebaptisée depuis la Mutuelle du Nickel, est née en 1969 à la suite d’un conflit à la Société Le Nickel (SLN). Gilles Delieux, le directeur, qui a débarqué sur le Caillou (1) il y a huit ans, nous explique : « Nous sommes une mutuelle plus professionnelle qu’interprofessionnelle. Nous avons fédéré l’ensemble des mutuelles et créé ensemble l’Union mutualiste calédonienne… Alors que la Nouvelle-Calédonie est un pays réputé pour sa vie chère, nous sommes la dernière mutuelle à avoir une garantie et une cotisation unique à 2 700 francs Pacifique, soit 22 euros seulement par mois par bénéficiaire ! »
« La mise en place du régime unifié d’assurance maladie maternité (Ruamm), qui couvre l’ensemble des actifs (salariés, fonctionnaires, travailleurs indépendants) de Nouvelle-Calédonie, a aussi constitué en 2002 une réforme importante », souligne Philippe Ouamba, le directeur de la Cafat, la Sécurité sociale de Nouvelle-Calédonie. Mais les moyens manquent. Située au milieu du Pacifique, la Nouvelle-Calédonie ne dispose pas d’infrastructures médicales suffisantes pour certains cas graves. La Cafat assure la logistique des évacuations sanitaires vers l’Australie. Environ 1 300 malades sont ainsi dirigés chaque année vers l’île-continent voisine.
Un guichet unique
Depuis 1961, l’espérance de vie a progressé de douze ans en Nouvelle-Calédonie. En 2030, les personnes âgées représenteront 14 % de la population. L’Instance de coordination gérontologique (ICG) renforce la cohérence de toutes les actions destinées aux personnes âgées en Province Sud et promeut une prise en charge humaine et adaptée de la vieillesse. C’est ainsi que l’association a mis en place un guichet unique pour les personnes âgées et leurs familles. « Le Pôle gérontologique fonctionne avec une équipe pluridisciplinaire. Il permet de répondre à une approche globale et coordonnée des besoins des personnes âgées en leur évitant d’effectuer de multiples démarches auprès de tous les services concernés », fait remarquer Jacqueline Bernut, la présidente de l’ICG. « Avec l’ICG et le Pôle gérontologique, nous faisons en sorte que personne ne reste au bord du chemin. »
Jean-Pierre Druelle
(1) Surnom donné à la Nouvelle-Calédonie par les habitants.