Actifs dans les sections de Retraités CFDT, souvent engagés ou bénévoles dans d’autres associations, des militants se disent que «  ce serait tout de même pas mal de mettre les compétences en commun, de relier ces mondes qui s’ignorent, de créer des choses sur le terrain avec un engagement à la fois syndical et associatif ».

Nul doute, le Pacte du pouvoir de vivre (PPV), lancé le 5 mars 2019, répond à leurs attentes. Il s’est agi dans un premier temps de s’approprier les 66 – aujourd’hui 90 – propositions. Dans la foulée, dès mars 2019, un premier groupe s’est créé à Concarneau animé par des membres de l’Union territoriale des retraités CFDT. En lien avec des membres d’ATD Quart-Monde, il s’est attelé à la question du chômage de longue durée avec l’aide de l’association Territoires zéro chômeur de longue durée.

S’investir dans des actions concrètes et visibles

Dans le Tarn, un groupe a réussi à obtenir un stand Pacte du pouvoir de vivre porté par la CFDT lors d’un forum sur la lutte contre la pauvreté. Animé avec des retraités disponibles, sa présence a attiré des visiteurs tout au long de la journée, dont la CPAM Tarn, la Direction départementale de l’emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations, ainsi que la déléguée interministérielle à la prévention et la lutte contre la pauvreté auprès d’Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé.

À Montpellier, l’annonce de la création du Pacte est venue légitimer les actions d’un groupe qui s’est donné comme priorités le logement et les plus démunis. Il réfléchit à la création de maisons de services au public plus ouvertes sur les questions d’écologie sociale et solidaire et d’environnement.

Parler du pouvoir d’achat des retraités, de l’autonomie, du grand âge, de la préparation de sa retraite n’est pas toujours attractif. Certains retraités ont aussi besoin de se sentir impliqués dans la société et trouvent dans le cadre du Pacte l’occasion de donner sens à l’adhésion syndicale.

Participer à la bonne marche des groupes

« Les 35 groupes locaux lancés depuis mars 2019 ne se seraient pas créés sans la participation des retraités dans la bonne marche et le fonctionnement de ces groupes », constate Christophe Dague, secrétaire confédéral CFDT en charge du Pacte du pouvoir de vivre.

De fait, ceux-ci s’appuient sur des personnes qui connaissent bien leur territoire, qui ont une vision globale sur les questions environnementales et sociales. Les propositions sur la mobilité ne sont pas les mêmes quand on est à Strasbourg ou à Guéret dans la Creuse, dans un village qui n’a aucun transport en commun.

Si les retraités sont plus libres, leurs multiples activités les occupent beaucoup. « Avec le Pacte, on est sur un sujet qui demande beaucoup de temps pour se connaître, pour des réunions où chacun commente son actualité. Le temps associatif est très long, c’est aussi pour cela que les retraités prennent plus facilement la main », note Morgane Cantrelle qui coordonne les groupes locaux du Pacte.

Certes, nombreux sont les bénévoles des organisations qui sont à la retraite. Pour autant, la CFDT ne veut pas que le Pacte soit sous-traité aux seuls retraités, mais qu’il embarque toute l’organisation dans sa dynamique. Le Pacte n’offre-t-il pas aussi l’opportunité de faire des adhésions et de s’engager différemment dans la CFDT ?

Denis Ritzenthaler

Pour en savoir plus

Les 90 propositions pour le pouvoir de vivre sur le site du Pacte pour le pouvoir de vivre