Pensions de réversion à 60% mais pas pour tous !
Après l'annonce au printemps 2008 du président Sarkozy de porter à 60% le taux de réversion, un espoir de mieux vivre sa retraite était né parmi les veufs et surtout parmi les nombreuses veuves. La réalité est toute autre à la lecture du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2009. Qu'en est-il ?
Certes, des pensions de réversion augmenteront sensiblement en 2010 de 11%. Mais attention ! Cette majoration ne concerne que les personnes âgées de 65 ans et plus. Pire, elle ne concerne que celles dont les revenus sont inférieurs à 800 €. Ce montant limite forcément le nombre de bénéficiaires, car le plafond actuel pour percevoir une pension de réversion dans le régime général s’élève à 1 462 €.
De plus, l’âge de perception de la réversion est modifié : il faudra avoir 55 ans au minimum dès janvier 2009 contre 51 ans aujourd’hui. C’est un retour en arrière ! C’est injuste ! Cette décision de modification de la condition d’âge se traduira demain, pour les moins de 55 ans, par l’attribution de l’allocation de veuvage. Nous craignons le pire, le gouvernement affirme à qui veut bien l’entendre qu’il souhaite transformer cette dernière dès 2011.
Cela devient une habitude. Une déclaration est faite dans les médias pour rassurer les retraités dont l’inquiétude s’est fortement exprimée lors de la journée d’action du 6 mars. Mais lorsque les textes officiels paraissent, les écrits sont beaucoup plus nuancés et souvent à des lieues de l’engagement affiché publiquement. L’effet d’annonce prévaut encore une fois sur le contenu de la réforme au détriment des personnes les plus pauvres.
La CFDT Retraités ne peut pas l’accepter. Nous revendiquons toujours une revalorisation significative des pensions de réversion pour permettre à chacune ou chacun de vivre sa retraite dans la dignité. Si le principe de plafonnement doit être maintenu cela n’exclut pas un niveau correct de ressources au survivant. C’est dans ce sens que la CFDT participe aux travaux du Conseil d’orientation des retraites (Cor) sur l’évolution des droits conjugaux.
Michel Devacht, secrétaire général