Pharmacovigilance, beaucoup de négligence !
Une molécule active, le benfluorex, de son nom commercial Médiator, devait aider les diabétiques en surpoids. Il a en fait surtout servi de simple « coupe faim » à des personnes souffrant d'obésité.
Selon une étude commandée par l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps), ce médicament a provoqué des dysfonctionnements des valves cardiaques entraînant la mort chez des patients. L’épidémiologiste Catherine Hill estime à au moins 500 le nombre de décès induits à partir du fichier de l’assurance maladie.
Pourtant des doutes étaient apparus depuis longtemps sur l’efficacité de ce médicament. Il a été retiré du marché espagnol en 2003. Le quotidien Le Monde pose la question : « Pourquoi a-t-on attendu si longtemps en France pour le retirer du marché, seulement en novembre 2009 ? »
Retrait dû à l’obstination d’Irène Frachon, une pneumologue du CHU de Brest, convaincue du lien entre les « valvulopathies » et le Médiator.
Cela suscite des interrogations sur le dispositif de surveillance et d’alerte des effets indésirables des produits pharmaceutiques !
L’Agence a-t-elle vraiment joué son rôle ? Les médecins sont-ils indépendants de l’industrie pharmaceutique ?
Les patients qui auraient utilisés ce médicament, au moins trois mois entre 2006 et 2009 sont priés d’en parler à leur médecin.
Source : Communiqué de l’Afssaps : « Mediator et ses génériques : recommandations concernant le dépistage d’atteintes valvulaires et le suivi des patients exposés au benfluorex ».