UNION CONFÉDÉRALE CFDT DES RETRAITÉS

Actu revendicative


Pour un avenir solidaire


Un rapport d'activité approuvé à 84%, un rapport financier, pour la première fois certifié par un commissaire aux comptes et qui fait l'objet d'un vote favorable à 98%, une résolution générale adoptée par 83% des suffrages exprimés « pour un avenir solidaire », un nouveau Bureau national de 24 membres dont sept femmes, et renouvelé pour moitié… la CFDT Retraités sort renforcée de son dernier congrès à Metz fin mai. Ce ne sera pas de trop pour affronter les nouveaux chantiers qui vont se présenter. A côté des revendications liées au pouvoir d'achat, la santé, la perte d'autonomie, sont apparus d'autres objectifs revendicatifs notamment sur les questions de logement, les transports, l'exclusion sociale, le développement durable qui sont aussi des sujets essentiels !

« L’avenir sera solidaire ou ne sera pas » a lancé, Michel Devacht, le secrétaire général de l’UCR, dans son intervention d’ouverture du 23e congrès de la CFDT Retraités. Le thème de la solidarité aura, il est vrai, été la « colonne vertébrale » des travaux engagés par des congressistes particulièrement déterminés.

Cette ligne de force sera en effet suivie avec conviction par l’ensemble des intervenant(e)s d’une première journée riche d’échanges. Que ce soit aux travers des propos des membres de l’exécutif de l’UCR complétant, par le biais de vidéos, la présentation du rapport d’activité ou de la part des interventions des congressistes.

François Hun abordant l’accès aux soins et la perte d’autonomie a montré les nombreux obstacles à surmonter pour que tous soient à égalité devant la santé et que chacun puisse avoir accès aux soins nécessaires dans le cadre d’un dispositif collectif et solidaire. « La solution sera longue à obtenir. Le gouvernement aurait tort de chercher une réforme à moindre coût. »

Ombretta Frache a de son côté dénoncé les menaces qui pèsent sur l’avenir de notre protection sociale et renforcent les préoccupations des retraités sur leur pouvoir d’achat attaqué de toutes parts : flambée des produits énergétiques, alimentaires, des transports, des loyers.

Premières victimes

Afin de redresser quelque peu la barre, la CFDT Retraités avance une revendication prioritaire : « Pour une pension minimum, pension de base plus complémentaire, égale au Smic net. » Résultat des inégalités salariales et de carrière tout au long de la vie entre les femmes et les hommes, les retraites des femmes sont inférieures de 40% à celles des hommes. Une réforme s’impose au plus vite. Car cette réalité recouvre des situations de grande détresse notamment chez les femmes âgées vivant seules.

Pour sa part, Edmond Pestel intervenait sur le développement durable. Pas facile de faire passer concrètement ce message dans un monde en proie au gaspillage et à l’indifférence. Pourtant ce concept qui repose sur les trois piliers que sont l’économie, l’environnemental et le social est fondamental pour sortir de l’ornière actuelle.

Dès les premières interventions de congressistes, qu’ils ou elles soient représentant(e)s d’UTR, d’URR ou d’UFR, les sujets les plus abordés rejoignent ceux du rapport d’activité : pouvoir d’achat, réforme des retraites, accès aux soins, perte d’autonomie.

Concernant la réforme des retraites, chacun se reconnaît dans les mobilisations de 2010 avec le regret, en dépit de certains acquis, d’avoir vu s’imposer une réforme injuste. On sent à l’évidence quelque chose d’« inabouti » alors que la CFDT approuvait la nécessité d’une réforme.

Un « rendez-vous raté » loin de l’idée qu’en défendait François Chérèque à Tours : « Réformer ne consiste pas à s’adapter aux injustices du monde mais à se donner les moyens de les faire reculer ! » Sur le pouvoir d’achat, les congressistes visent plus particulièrement le sort réservé aux femmes, notamment celles qui sont seules, et qui sont les premières victimes des basses pensions.

Demande quasi générale

Beaucoup insistent sur la nécessité d’intensifier la présence de la CFDT dans les structures institutionnelles. Il faut dénoncer les situations difficiles que vivent certaines personnes âgées par manque de personnel et de place en structures d’accueil, ou l’impossibilité d’accès face à l’envolée des prix de journée.

En ce domaine le dialogue paraît indispensable pour faire bouger les choses. Et pas seulement avec les pouvoir publics mais aussi avec les professionnels, les associations caritatives. Cela passe aussi par une prise de conscience de l’ensemble des actifs. D’où la volonté de poursuivre le débat sur le dossier de la perte d’autonomie. (...)

Construction consensuelle

Une chose demeure : avec 46 demandes d’interventions, le débat était bien lancé et faisait preuve d’un beau dynamisme. Comme pour donner raison à Raymond Radiguet : « Tout âge porte ses fruits, il faut savoir les cueillir ».

On retrouvera les mêmes réflexions et réactions lors de la présentation et des débats sur les huit amendements liés à la présentation de la résolution générale. « Les interventions des Unions territoriales, des Unions fédérales et des Unions régionales ont montré une grande maîtrise des problèmes rencontrés par les retraités et une pertinence dans les solutions à y apporter. Au-delà des différences exprimées, il faut se féliciter du vote très majoritaire de la résolution générale. Il traduit la construction consensuelle d’un texte reprenant l’essentiel de nos objectifs et de notre action » analyse Gilbert Jérôme, nouveau secrétaire général adjoint.

Petites phrases

De nombreuses revues internes ont largement rendu compte du congrès. Toutes soulignent le climat participatif et constructif qui a régné durant trois jours à Metz. Ainsi, dans l’Echo de l’UTR de Seine-et-Marne, Philippe Mudry témoigne de son premier congrès : « Deux jours et demi de travaux très fructueux. L’enthousiasme est bien réel. L’envie d’être des acteurs est partagée. La volonté de faire perdurer les idées de notre syndicat reste ancrée. Le syndicalisme CFDT Retraités continue à se structurer. Cela a permis de se connaître, d’échanger avec d’autres « camarades » durant les pauses ou les repas, ou lors de l’excursion du mercredi après-midi. Pour reprendre une des nombreuses petites phrases que je n’ai pas manqué de noter : " Nous ne sommes pas des retraités de la CFDT, mais dans la CFDT ! " »

Jean-Paul Rueff et Daniel Druesne

Une assemblée attentive pendant les interventions des délégués.