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Pour une gestion durable de l’eau 4/5


Sous l’effet du changement climatique, l’eau est moins abondante et de moins bonne qualité. Le maître mot de tous les rapports et études, au niveau national ou international, est sobriété dans tous les usages de l’eau.

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C’est sans compter sur les tensions qui se développent à tous niveaux, dans la gestion quantitative et qualitative de l’eau. La population mondiale augmente, 9 milliards d’habitants prévus en 2050. « Le modèle sociétal occidental privilégie la consommation d’aliments et de biens gourmands en eau, tels que la viande bovine, le café et le textile. La demande mondiale en eau devrait ainsi continuer à augmenter de 20 à 30 % à l’horizon 2050 », précise Véronique Van Tilbeurg.

Les problématiques sont différentes selon les territoires. Dans les pays industrialisés, les rejets industriels, agricoles et domestiques contaminent les cours d’eau et les nappes phréatiques, rendant l’eau impropre à la consommation. Dans les pays en développement, la démographie, l’urbanisation et le changement climatique font peser la menace d’une pénurie d’eau. La santé publique est également menacée : nombre d’habitants ne sont pas raccordés aux réseaux d’eau potable et les réseaux d’assainissement font encore plus défaut.

L’eau doit être protégée, conservée et restaurée

La question du réchauffement climatique était présente dans le débat public, les questions relatives à l’eau, hormis la fonte des glaces et les événements météorologiques extrêmes, ne suscitaient pas un grand intérêt. Ce n’est qu’en 2022 que la Conférence des parties (COP) a reconnu « l’eau comme essentielle à l’adaptation au changement climatique ». Elle doit à ce titre être protégée, conservée et restaurée, en raison de son rôle essentiel pour assurer la sécurité alimentaire et la nutrition et la protection de la biodiversité. La conférence mondiale sur l’eau organisée par les Nations unies, en 2023, la première depuis 1977, témoigne de cette prise en compte des enjeux liés à l’eau.

En France, en mai 2023, suite à la sécheresse de l’été 2022, a été mis en place le Plan eau, « un ensemble d’actions concrètes pour une gestion sobre, résiliente et concertée de la ressource en eau », dont les dispositions visent à réduire les prélèvements en eau de 10 %, d’ici 2030.
Après un an de déploiement, des actions sont en cours. À titre d’exemple, 28 sites industriels, parmi les plus consommateurs d’eau, sont engagés dans la réduction de leur consommation. Vingt projets de réutilisation des eaux usées industrielles sont validés. Les agences de l’eau ont accompagné 1 070 opérations de réduction des fuites sur les réseaux d’eau potable. 114 stations d’épuration ont été remises aux normes.

Il n’en demeure pas moins qu’en cette période d’économies budgétaires, un risque pèse sur les financements de l’ensemble des actions préconisées par le Plan eau, alors que le CESE, dans son avis de 2023, « Comment favoriser une gestion durable de l’eau (quantité, qualité, partage) en France, face aux changements climatiques », souligne « la nécessité de placer encore plus haut le sujet de l’eau dans les agendas des politiques publiques ».