UNION CONFÉDÉRALE CFDT DES RETRAITÉS

Notre activité


Pour une politique publique nationale de santé-environnement au cœur des territoires


L’avis du Conseil économique, social et environnemental (CESE) de mai 2022 met en exergue l’expression « santé-environnement », signifiant que la prévention sanitaire passe par la prévention environnementale. Un nouvel angle de travail pour les politiques publiques, à assortir de financements pérennes et d’un engagement au niveau des territoires.

« La santé-environnement comprend les aspects de la santé humaine et les maladies qui sont déterminées par les facteurs physiques, chimiques, biologiques, sociaux, psychosociaux et esthétiques de notre environnement. » Cette définition de la santé-environnement a été adoptée par l’Organisation mondiale de la santé en 1994, à l’occasion de la deuxième conférence sur l’environnement et la santé.

Les activités humaines contribuent à dégrader nos écosystèmes. On peut citer la pollution de l’air avec les particules fines, le dioxyde d’azote et les pollens allergisants, la pollution chimique liée au développement des substituts chimiques de synthèse dont les pesticides. Sans oublier les pollutions sonores liées aux conditions de vie, de logement, de transports, ni la dégradation de l’environnement et les atteintes à la biodiversité qui contribuent au développement des maladies chroniques et des maladies infectieuses au-delà des vaccinations obligatoires.

Les catégories sociales les plus exposées sont celles qui accèdent le plus difficilement aux soins et à la prévention sanitaire. Dans son avis, le CESE souligne que la prise en compte des facteurs environnementaux est récente dans le droit français et encore peu retranscrite.

Vers une politique de santé-environnement globale et cohérente

Le CESE recommande la mise en œuvre d’une stratégie coordonnée de recherche en santé-environnement pour améliorer les connaissances et prendre des décisions publiques pertinentes. La mesure de l’impact des politiques sur la santé-environnement doit être généralisée, en se fondant sur des indicateurs comme l’espérance de vie en bonne santé et les conséquences des politiques publiques sur les 20 % des citoyens les plus pauvres.

La question d’un financement innovant de la santé-environnement est à mettre à l’ordre du jour de l’agenda politique. Il pourrait prendre la forme d’une taxation des activités ayant un impact négatif sur les écosystèmes, dont le produit serait affecté à la réduction des pollutions dans les écosystèmes et à la compensation des effets inégalitaires dans les territoires.

Le CESE propose de donner le pouvoir d’action aux collectivités territoriales et aux citoyens et citoyennes et d’intégrer les contributions du public et des associations. Il souligne également l’intérêt d’une nouvelle approche du risque en passant de l’approche substance par substance, usage par usage, à une approche générique identifiant les dangers à éviter, les plus préoccupants pour la santé humaine ou pour les écosystèmes.

La position de la CFDT

La CFDT appuie les préconisations relatives à la gouvernance de la santé environnementale autour d’une coordination nationale et une organisation transversale, dans la dimension territoriale de proximité. Sur la question du financement, la CFDT demande une remise à plat de la fiscalité. La préconisation, qui invite à reposer le débat sur le financement à travers une taxation des activités ayant un impact négatif sur la santé et les écosystèmes, mérite d’être étudiée.
Nicole Chauveau

Le droit de vivre dans un environnement respectueux de la santé

Alors que 30 % des maladies infectieuses émergentes sont attribuées à la dégradation des écosystèmes par les activités humaines, le CESE trace la voie vers une santé-environnement fondée sur le principe de précaution, garantissant à chacun le droit de vivre dans un environnement respectueux de la santé.