UNION CONFÉDÉRALE CFDT DES RETRAITÉS

Notre activité


Pourquoi parler du cancer du sein ?


Afin de répondre à cette question, quelques articles vous seront proposés au fil des prochains mois. Dans un premier temps, nous allons préciser le lien entre cancer du sein et exposition professionnelle, et ensuite vous présenter le travail qui a commencé depuis quelques années à la CFDT !

En France, 600 000 femmes vivent avec un cancer du sein. 50 000 nouveaux cas chaque année, 12 000 mortes par an. Ce cancer est multifactoriel. Certains facteurs sont connus, dont l’âge (plus de 80 % se développent après 50 ans), la vie gynécologique et reproductive, les prédispositions génétiques, le mode de vie…

Le travail de nuit reconnu comme risque cancérigène

Le travail n’est pas cité parmi les causes du cancer du sein, aucune question, lors d’une mammographie, aucune mention lors d’Octobre rose. Les campagnes de prévention mettent l’accent sur l’alimentation, la pratique sportive… mais jamais une allusion aux risques professionnels.
Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), chargé du classement entre éléments, cancérigènes possibles, probables, cancérigènes avérés, a reconnu en 2018 le travail de nuit comme cancérigène probable (2A) pour le cancer du sein.
De plus en plus de femmes travaillent la nuit. Actuellement, les cohortes de suivi pour un cancer du sein sont les infirmières et les hôtesses de l’air. Pensons aux autres professions du monde médical, à celles qui travaillent de nuit en usine, en laboratoire, au nettoyage, dans la police, la gendarmerie, l’armée, le nucléaire, etc. En France, le travail de nuit concerne 15,4 % des salariés dont 9,3 % de femmes (enquête Dares 2014).

Les autres risques cancérigènes liés au travail

L’autre facteur de risque reconnu est constitué par les rayons X, rayons Gamma, rayonnements cosmiques subis lors des voyages en avion. Sont concernés principalement les hôtesses de l’air, le personnel soignant et les travailleuses du nucléaire.
Le dernier risque est lié aux produits chimiques. En France, d’après une enquête Sumer 2010, 10 % de la population active déclare être exposée à au moins un agent chimique cancérogène. Les produits reconnus cancérigènes pour le cancer du sein sont essentiellement la dieldrine (pesticide interdit depuis 1994), l’oxyde d’éthylène, utilisé dans la stérilisation du matériel médico-chirurgical, et les polychlorobiphényles, produit de l’industrie chimique.

Et la CFDT dans tout cela ?

En Moselle, en Alsace, à Paris, des syndicats des secteurs Mines, Santé Sociaux, Transports et Environnement et l’URI Grand Est se sont emparés du sujet. Nous avons élaboré depuis 2017 un projet d’action avec deux objectifs : la prévention et la reconnaissance du cancer du sein en maladie professionnelle. Un comité de pilotage, créé en 2018, regroupe des scientifiques, des médecins du travail et un responsable de la Confédération européenne des syndicats (CES) en charge des questions de santé au travail.
Un dépliant et un questionnaire respectant toutes les règles d’épidémiologie ont été réalisés. La Confédération nous a soutenus et encouragés depuis le début de l’aventure !
L’enjeu est de sensibiliser les militants et les salariés. Si le cancer du sein est une souffrance terrible, il se traduit souvent par une perte financière, voire une perte d’emploi. Et la mauvaise surprise vient à la fin ! Notre retraite, en tant que femme, est, en moyenne, inférieure de 40 % à celle d’un homme. Et on ne se rend même pas compte de l’impact d’une longue maladie, suivie d’un retour à un travail de jour, moins dangereux, moins fatigant, mais moins rémunérateur…
Notre second objectif est de faire reconnaître le cancer du sein en maladie professionnelle, et là, nous avons besoin de vous, lecteurs de Fil Bleu !

Nicole Chauveau et Monique Rabussier de la CFDT Transports Environnement

Appel aux lecteurs de Fil Bleu

Si vous ou un proche, adhérent à la CFDT, a ou a eu un cancer du sein, et qu’il correspond aux critères suivants : au moins 50 nuits par an pendant dix ans, ou exposé aux rayonnements ionisants ou aux produits chimiques précités, pas d’antécédents familiaux, pas d’autres facteurs de comorbidité (alcool, tabac, obésité).
Merci de nous contacter via le journal ou en écrivant à Jean-Luc Rue, coordinateur du groupe : jeanluc.rue@grandest.cfdt.fr