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Pouvoir d’achat, ce qui attend les Français en 2022


En ce début d’année, c’est la première question que se posent les Français : comment leur pouvoir d’achat va-t-il évoluer en 2022 ? C’est même leur principale préoccupation à l'approche de la présidentielle. S’il est difficile pour les Français de se retrouver dans les arguties des experts, l’inquiétude, elle, est là face aux tensions inflationnistes persistantes.

Selon l’Insee, après avoir accéléré en 2021, le pouvoir d’achat par ménage devrait baisser de 0,5 % au premier semestre 2022. Ce qui n’augure pas de son évolution annuelle, précise l’institut de statistiques. La Banque de France a estimé, dans ses prévisions sur trois ans, qu’il continuerait de progresser l’année prochaine (+ 0,6 % prévu), mais moins vite qu’en 2021 (+ 1,7 %).

En plus de raisonner sur des périodes différentes, les deux instituts ne comptabilisent pas de la même façon l’indemnité inflation de 100 euros versée à 38 millions de Français. L’Insee l’a intégrée en totalité dans les revenus de 2021. La Banque centrale l’a en revanche répartie sur 2021 et début 2022, ce qui lisse les effets.

Flambée des prix de l’énergie…

Principale responsable de la hausse des prix, celle des prix de l’énergie a grevé le portefeuille des ménages de 30 euros en moyenne par mois, selon l’Insee, en prenant en comparaison le mois d’octobre 2021 avec novembre 2019. Sur ce montant moyen, qui varie en fonction de la situation géographique des ménages, la moitié de la hausse de la facture est liée aux prix du gaz, et 8 euros sont à mettre sur le compte du carburant, deux postes de dépenses sur lesquels le gouvernement a débloqué, en octobre, une « indemnité inflation » de 100 euros pour environ 38 millions de personnes.

Dans le contexte d’une hausse exceptionnelle des prix de l’énergie (particulièrement l’électricité et le gaz), 5,8 millions de ménages bénéficiaires du chèque énergie 2021 se sont vu attribuer un chèque complémentaire de 100 euros.

… et des biens alimentaires et manufacturés

Toutefois, comme le souligne la chef économiste de l’Insee, toutes ces mesures ont tendance à être atténuées, dans la perception des ménages, en regard de mesures défavorables intervenues sur la même période (renforcement de la fiscalité sur le tabac, baisse des aides au logement…).

Au cours des prochains mois, l’inflation devrait plutôt être portée par la hausse des prix des biens manufacturés et alimentaires. Et pour cause : les prix de production dans l’industrie ont bondi de 16 % sur un an en novembre 2021, et les prix agricoles à la production se sont eux aussi envolés. Désormais les entreprises sont de plus en plus nombreuses à vouloir répercuter sur le consommateur les augmentations de coûts subies.

Benoit Prince

Qu’est-ce que le pouvoir d’achat ?

« Le pouvoir d’achat correspond à la quantité de biens et de services qu’un revenu permet d’acheter. Le pouvoir d’achat dépend alors du niveau du revenu et du niveau des prix. L’évolution du pouvoir d’achat correspond donc à la différence entre l’évolution des revenus des ménages et l’évolution des prix », définit le ministère de l’Économie.

Comment est-il calculé ?

L’évolution du pouvoir d’achat est calculée pour l’ensemble des ménages par différence entre l’évolution du revenu des ménages et l’évolution de l’indice des prix.
« On additionne les revenus, par exemple les salaires, les revenus du patrimoine, les loyers perçus, les dividendes… avec les prestations sociales versées (retraites, allocations chômage…), puis on enlève les intérêts payés, les prélèvements obligatoires (taxes, impôts, CSG…). Puis on le ramène à l’individuel en unité de consommation », détaille Guillaume Houriez du département des comptes nationaux à l’Insee. Une fois l’évolution du revenu du ménage calculée, l’évolution des prix est déduite.

Un pouvoir d’achat victime de la hausse exceptionnelle de l’énergie.
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