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Prenez garde aux tiques


Cet été, 100 médecins, dans un appel commun, ont alerté le ministère de la Santé à propos d’une maladie qui peut devenir grave si elle n’est pas diagnostiquée à temps.

Elle n’est pas encore suffisamment reconnue par les autorités sanitaires. Et les tests existants ne sont pas totalement fiables. Il s’agit de la maladie de Lyme.

La grande responsable de cette maladie est la tique. Un acarien qui mord son hôte pour se nourrir de son sang et ainsi l’infecter. Selon Muriel Vayssier-Taussat, directrice de recherche à INRA, spécialiste de cette question, « une tique peut receler jusqu’à plus de 40 microbes différents ». Lyme dégrade le muscle, le cerveau, le cœur. Elle peut mettre chaos l’organisme humain, à coup de fatigue intense, douleurs musculaires et articulaires, troubles digestifs violents, maux de tête, jusqu’à la démence si la personne n’est pas rapidement soignée.

Où se trouve cette petite bête de la taille d’une tête d’épingle ? Tous ceux qui ont un animal domestique, un chien notamment, se sont aperçus de son existence lorsque, après une promenade en forêt ou dans les champs, leur animal est revenu avec des petites boursouflures entre les poils. Généralement, on se contente de retirer la tique avec les doigts. La tique se propage via les oiseaux. Elle se complaît dans les zones herbeuses fréquentées par des animaux sauvages, cerfs, chevreuils, sangliers… Et pour l’humain, le développement des activités de plein air (jogging, marche, chasse, etc.) favorise le contact avec cet acarien.

Plan d’action national

Après avoir pratiqué ce type d’activité, il est utile, sous la douche, d’inspecter son corps. Cette bestiole est capable de s’y déplacer avant de trouver le bon endroit pour sucer le sang. Elle plonge alors son « bec » dans la peau et peut s’y installer pour un temps indéfini et peut alors vous infecter. Si la maladie n’est pas traitée, l’infection peut progresser et provoquer un symptôme de fatigue chronique, troubles neurologiques.

Le premier symptôme se manifeste par un érythème, un cercle rouge autour d’un point, celui de l’intrusion de la tique. Ne pas arracher la tique avec les doigts car vous risquez de n’enlever qu’une partie. Il faut se munir d’un tire-tique (vendu en pharmacie) et éventuellement le faire pratiquer par le pharmacien. Pour l’instant, aucun vaccin n’existe contre cette maladie.

Officiellement, la maladie se soigne vite. Trois semaines d’antibiotiques peuvent souvent suffire. S’il y a doute, le médecin peut prescrire un test « Elisa ». S’il est négatif, c’est bien. S’il est positif, il existe un autre test plus sensible, le « Western blot », préconisé par les Américains et entériné par la France ainsi que de nombreux autres pays industrialisés. Mais ces tests sont de plus en plus contestés par des associations de malades et des médecins. Un tiers des malades ne serait pas détecté par ces tests. En France, on déclare 27 000 nouveaux cas par an, alors qu’en Allemagne, on en déclare officiellement 300 000 à 500 000 cas. Où est l’erreur ?
Plusieurs professeurs tirent le signal d’alarme : la maladie explose. Les tiques sont plus nombreuses et plus infectées. Aux États-Unis, on a noté une augmentation de plus de 300 % du nombre de comtés fortement infectés. Il existe un risque fort d’épidémie. Le ministère de la Santé va mettre, à partir de septembre, un plan d’action national contre cette maladie. Affaire à suivre.

Georges Goubier

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